Par Lamine Bah, À Konakry
La présidentielle guinéenne, annoncée pour décembre 2025, intervient dans un contexte politique tendu. Le général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le putsch de septembre 2021, domine le paysage politique et se positionne comme le candidat central de cette élection. Les grands partis d’opposition sont suspendus, affaiblis ou en exil, et aucun acteur de poids ne semble en mesure de concurrencer le pouvoir.
Le référendum constitutionnel du 21 septembre 2025, qui a modifié certaines règles électorales, a été approuvé officiellement avec plus de 90 % des voix. L’opposition a dénoncé des irrégularités, accusant le gouvernement de pression sur les électeurs et de manipulation des résultats. La campagne présidentielle se déroule dans un climat de forte présence militaire et d’accès limité aux médias indépendants, ce qui réduit considérablement la visibilité des candidats alternatifs.
À ce jour, aucun nom crédible d’opposant ne se détache face à Doumbouya. Les observateurs locaux et internationaux s’interrogent sur la légitimité de cette élection et sur sa capacité à refléter un véritable choix démocratique. Depuis le putsch de septembre 2021, Doumbouya dirige la Guinée en promettant un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le référendum de septembre 2025 a été présenté comme une étape clé de la transition, mais il a renforcé la position du pouvoir en place. Les élections annoncées sont censées marquer la fin de la transition, mais les conditions actuelles suscitent des doutes sur la transparence et l’équité du scrutin.
