Par Arlette Akoumou Nga
Un Boeing 787-8 d’Air India, immatriculé VT-Anb, assurant le vol AI-171 entre Ahmedabad (Inde) et Londres-Gatwick (Royaume-Uni), s’est écrasé peu après son décollage, ce 12 juin, avec 232 passagers et 12 membres d’équipage à bord. L’appareil avait quitté la piste 23 d’Ahmedabad à 13 h 38 (8 h 8, heure locale), avant de s’écraser environ 1 kilomètre plus loin, dans la banlieue densément peuplée de Meghaninagar. L’appareil, qui a pris feu après avoir percuté les installations d’une école de médecine, a fait au moins deux cents morts, selon un premier bilan. La police locale indique qu’un passager aurait survécu. Il s’agit du premier accident ayant entraîné la destruction totale d’un Boeing 787 Dreamliner depuis son entrée en service.
Les enregistreurs de vol, conçus pour résister à des températures extrêmes (jusqu’à 1 100 °C pendant une heure), ont été retrouvés et devraient permettre de faire la lumière sur les causes du drame. D’autres données – radars, vidéos, enregistrements audio – posent déjà de premières questions troublantes.
Les premières anomalies pointées
Les conditions météorologiques peuvent d’ores et déjà être écartées. Le vent, faible et orienté dans l’axe de la piste 23, était favorable. Aucun nuage significatif n’était signalé et la visibilité atteignait 6 000 mètres. Seule la température, 37 °C, légèrement élevée mais courante dans la région, sort du lot.
L’analyse des données ADS-B (Automatic Dependent Surveillance-Broadcast) montre que l’équipage a amorcé le décollage directement depuis la bretelle d’accès à la piste, sans la remonter jusqu’à son extrémité. Résultat : une distance de décollage de seulement 1 900 mètres, au lieu des 3 599 mètres disponibles. Autre élément troublant : sur les vidéos du décollage, le train d’atterrissage ne semble jamais avoir été rentré – une procédure pourtant standard dès le décollage effectué. Le pilote, toujours en contact radio avec la tour de contrôle, a lancé un appel de détresse (Mayday) juste avant le crash. Voulait-il tenter un atterrissage d’urgence ? Ou un incident majeur à bord a-t-il empêché l’équipage de poursuivre la montée et de suivre les procédures habituelles ?
L’enquête devra répondre à ces questions. Mais une chose est sûre : l’erreur humaine, la gestion de la trajectoire au décollage et un possible problème technique à bord sont au cœur des premières hypothèses.