Par Joël Onana
Présent dans la capitale du Nord-Kivu depuis quatre jours, il a reçu des représentants des chefs religieux dans le cadre de ces rencontres. Selon ses proches, l’échange a pris la forme d’une séance de questions-réponses, qualifiée de cordiale, sans discours formel, en présence d’une dizaine de personnes.
Ces consultations s’inscrivent dans une série de « consultations citoyennes » annoncées par l’équipe de Kabila, qui visent à recueillir les préoccupations et propositions des forces vives face aux défis sécuritaires dans l’est de la Rdc. Vendredi, d’autres personnalités locales, y compris des responsables politiques, administratifs, sécuritaires, et des représentants d’organisations de la société civile, sont attendues.
« Il doit s’imprégner de la situation, entendre les différents groupes – politiques, administratifs, sécuritaires, religieux, chefs coutumiers, organisations féminines et communautaires – afin de circonscrire la situation dans la province du Nord-Kivu et à Goma en particulier », a expliqué une source proche du dossier. Après ces consultations, Joseph Kabila prévoit de tenir une conférence de presse à Goma. « On va avertir les gens à temps pour qu’ils puissent se préparer et venir », ont précisé des sources.
Pasteur Joël Amurani, président de la plateforme des confessions religieuses du Nord-Kivu, a conduit la délégation :
« Il a exprimé son souhait de voir la paix revenir dans l’Est et dans tout le pays. Son souhait que la paix soit restaurée, la cohésion nationale et le vivre-ensemble. »
Selon le pasteur Joël Amurani, Joseph Kabila n’a pas dit qu’il prenait la tête d’une lutte armée. Les religieux lui ont même proposé un rôle plus neutre :
« Nous, en tant que religieux, nous lui avons demandé de jouer un rôle d’arbitre pour que la paix revienne. Pendant 18 ans, il a abattu un travail de titan que nul n’ignore. Il a tout fait pour réunifier ce pays. Qu’il s’implique pour que la paix puisse revenir. Nous demandons le retour de la paix, rien que la paix. »
Ce retour de Joseph Kabila sur le devant de la scène intervient alors que l’ancien président a récemment rompu son silence pour critiquer sévèrement la gouvernance de son successeur Félix Tshisekedi. Dans un discours prononcé le 23 mai, il a dénoncé une « gouvernance non orthodoxe », accusant le pouvoir en place de corruption, détournement de fonds publics et dérive autoritaire. Kabila a également déploré l’insécurité persistante dans l’est du pays et a proposé un « pacte citoyen » articulé autour de douze points, censé ramener la stabilité et le développement en Rdc.