Par Arlette Akoumou Nga
Depuis l’Afrique australe, où il vit depuis plus d’un an, Joseph Kabila est passé par un pays d’Afrique de l’Est avant de rejoindre Kigali, explique son entourage. De là, il a pris la route pour Goma, via Gisenyi, d’après les mêmes sources. Il est arrivé vers minuit, accueilli par Corneille Nangaa.
Le coordonnateur de l’Afc/M23 a salué cette arrivée sur les réseaux sociaux, affirmant que Kabila a fait « un bon choix, plutôt que de rester en exil forcé ».
Emmanuel Ramazani Shadary, le secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la formation de Joseph Kabila, a ajouté à RFI qu’il est à Goma pour rencontrer des personnalités politiques et de la société civile, dans le but, dit-il, de rechercher la paix : « Il est là pour discuter avec ceux qui ont les armes. Il va donner sa contribution en discutant avec eux, comme les évêques l’ont fait, comme tout le monde le fait. C’est une affaire de tout le monde et l’approche doit être globale. Le reste ? Ce sont des discours des gens qui craignent de perdre leurs postes. »
Avec ce déplacement annoncé, le PPRD, qui est suspendu par les autorités, ne craint-il pas des représailles à Kinshasa ? « Les gens vont raconter des histoires : Kabila est rwandais, Kabila est ceci ou cela. On est fatigué, lance Emmanuel Ramazani Shadary. Il est parmi les acteurs politiques majeurs de ce pays. Il est parmi ceux qui connaissent tous les acteurs du pays, tous les acteurs de la région. Il connait aussi le jeu et les enjeux ».
Aucune activité précise n’a été communiquée pour l’instant
Dans son discours de vendredi dernier, Joseph Kabila avait déclaré qu’il s’est donné pour mission de combattre, selon ses mots, la « dictature » installée par son successeur. Pour l’instant, la durée de son séjour à Goma reste inconnue.
Ses proches rapportent qu’une réunion est prévue avec Corneille Nangaa dans la journée, ainsi qu’une autre avec son équipe restreinte pour organiser le programme.
De son côté, l’Afc/M23 prévient : Kabila n’est pas le dernier. D’après le mouvement, « les portes de Goma sont grandes ouvertes pour accueillir, outre l’ancien président, tous ceux qui veulent exercer leurs activités politiques dans un esprit républicain ».