Par Gabrielle Mekoui
Cette décision de quitter officiellement la Francophonie a été annoncée dans un Communiqué de presse du 18 mars 2025 du Ministre des Affaires étrangères et de la coopération de la République du Mali ( 1bdoulaye Diop). Cette décision vient emboîter le pas au Burkina Faso et au Niger, qui avaient annoncé une décision similaire la veille.
Cependant, ce choix marque une nouvelle étape dans la rupture entre ces États sahéliens et les instances internationales, perçues par leurs régimes militaires comme une ingérence étrangère.
Dans le courrier adressé à l’OIf, le ministère malien des Affaires étrangères a évoqué les raisons qui ont motivés le retrait du Mali. “Le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels (…) fondés sur la souveraineté de l’État”. Bamako estime que l’OIF, qui l’avait suspendu après le coup d’État d’août 2020 ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, ne respecte pas sa souveraineté et ses choix politiques.
Le gouvernement a part ailleurs invoqué « par conséquent » « l’article 10 de la Charte de la Francophonie du 23 novembre 2005 » et « décide du retrait du Mali de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Cette vague successive de retraits des Etats du Sahel constitue un coup dur pour l’organisation, créée en 1970 pour promouvoir la langue française, la diversité culturelle et les valeurs démocratiques. L’OIF, qui compte 93 États et gouvernements membres, se retrouve fragilisée face à la contestation grandissante de son rôle par certains pays africains.
Dans une réaction officielle, Oria K. Vande Weghe, porte-parole de l’OIF, a exprimé son “regret” face à ces retraits successifs, tout en affirmant que l’organisation resterait “proche des populations sahéliennes” malgré la rupture avec leurs gouvernements. “On espère que ce ne sera pas une tendance généralisée en Afrique”, a-t-elle ajouté.