Par Arlette Akoumou Nga
Arrêté dans la nuit du 26 mai dernier à son domicile par une escouade de la gendarmerie avant d’être interné à l’hôpital psychiatrique de Zébé, à 50 kilomètres de Lomé, le rappeur togolais Aamron a été libéré, samedi 21 juin. Son arrestation, il y a près d’un mois, était intervenue peu après que l’artiste ait appelé sur les réseaux sociaux à une mobilisation en vue de célébrer de façon ironique l’anniversaire du président Faure Gnassingbé, le 6 juin dernier. Suscitant un tollé chez ses fans et parmi les organisations de défense des droits humains qui y ont vu une tentative d’intimidation à l’égard d’un artiste critique, celle-ci avait été le catalyseur de manifestations citoyennes les 5 et 6 juin, sanctionnées par des dizaines d’interpellation à travers tout le pays.
À la suite de la libération d’Aamron, son avocat, Me Célestin Kokou Agbogan, a donné quelques précisions sur sa situation, estimant que le chanteur ne devrait plus être inquiété.
« Comme il n’y avait pas eu de procédure judiciaire engagée contre lui auparavant, nous sommes sûrs que rien ne pourra être fait, vu les éléments qui entourent son interpellation, son internement, etc… Je crois qu’il n’y aura plus aucune poursuites contre lui, ce dont nous nous réjouissons ».
a notamment déclaré Me Célestin Kokou Agbogan.
Une semaine après son arrestation, Aamron était réapparu dans une vidéo dans laquelle il présentait ses excuses et demandait pardon au président Faure Gnassingbé. Il y expliquait aussi avoir été transféré au centre psychiatrique de Zébé pour soigner des troubles psychologiques, soulevant un certains nombre de questions sur son état de santé auxquelles son avocat a apporté quelques réponses. « Il est toujours en possession de ses facultés, même s’il souffre des mauvais traitements qu’il a subit, explique ainsi Me Agboban avant de poursuivre : Il va donc falloir que certains soins lui soient malgré tout prodigués. [Aamron] doit consulter un médecin rapidement pour qu’on voit dans quel état il est ».