Par Hajer Elina
Le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, est finalement sorti du silence. Dans une déclaration insipide, nulle, et contraire aux attentes d’une large partie de l’opposition, il n’a donné aucune orientation claire à ses militants pour le scrutin présidentiel.
Cette absence de consigne est interprétée par de nombreux observateurs comme un renoncement stratégique qui laisse le champ libre au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir depuis plus de quatre décennies. D’aucun l’ont d’ailleurs longtemps indexé comme un agent du pouvoir en place depuis le très mauvais rôle qu’il a joué a la veille des municipales de 2020.
Pour certains analystes, cette position de retrait conforte les chances du parti présidentiel d’emporter à nouveau la victoire. D’autant plus que l’opposition n’a pas réussi à s’accorder sur une candidature unique, malgré la percée annoncée d’Issa Tchiroma Bakary, qui semblait en mesure de fédérer une partie du camp adverse.
Maurice Kamto, arrivé en deuxième position lors de la présidentielle de 2018, reste l’une des figures majeures de l’opposition camerounaise. Mais son exclusion de la course à l’élection de 2025 a fracturé les dynamiques de coalition.
Depuis plusieurs mois, des voix réclamaient une candidature consensuelle pour contrer le Rdpc, mais les divergences internes et les rivalités de leadership ont compromis cette stratégie.
L’attitude de Kamto déjà surnommé par des défenseurs du régime totalitaire de Yaoundé de “pape de l’incohérence”, risque de peser lourdement sur le rapport de forces, dans un contexte où la légitimité et la transparence du processus électoral sont déjà sujettes à controverse. François Soudan n’avait-il finalement pas raison en qualifiant l’opposition camerounaise de la plus bête d’Afrique?
