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Vatican | Nécrologie: La dernière messe du pape François

Jorge Mario Bergoglio est mort à l'âge de 88 ans. Élu pape en 2013 après la renonciation de Benoît XVI, le pape François est mort ce matin, a annoncé le Vatican. Devenu pape dans des circonstances exceptionnelles, il était le souverain pontife de l'inédit.

by Panorama papers
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Par Serge Aimé BIKOI

Premier souverain pontife sud-américain, Jorge Mario Bergoglio était devenu le 266ème chef de l’Eglise catholique le 13 mars 2013. Un chapitre de l’histoire de l’Eglise catholique se referme. Le pape François est mort à l’âge de 88 ans. Il avait été hospitalisé à Rome pour une bronchite en mi-février. Le pontife argentin a connu divers problèmes de santé ces dernières années : douleurs au genou et à la hanche ; inflammation du côlon ; opération pour une hernie. Depuis 2022, le pape François ne se déplaçait plus qu’avec une canne ou en fauteuil roulant. Il est apparu en public pour l’ultime fois hier(dimanche, 20 avril 2025) lors de la célébration de la fête pascale, place Saint-Pierre au Vatican pour un bain de foule surprise. Ayant fait sa bénédiction urbi et orbi, le visage terne et le regard ahuri, il est apparu dans un état de lassitude et en pleine convalescence.

Durant ses onze années de pontificat, le pape François s’est inscrit en rupture avec ses prédécesseurs, Benoît XVI et Jean Paul II. Premier jésuite et premier religieux sud-américain à occuper cette fonction, il a tenté de réformer une institution en perte de vitesse. Quitte à la bousculer. Tout juste élu par le conclave, Jorge Mario Bergoglio, ancien archevêque de la capitale argentine, adresse à la foule de fidèles rassemblés les premiers mots de son pontificat. Au balcon de la basilique Saint-Pierre, l’ancien pasteur de terrain, qui n’a pas fait carrière à Rome, apparaît dépourvu d’ornements liturgiques rompant avec la pompe vaticane.

Son élection créé la surprise prenant de court les journalistes présents, ainsi que les observateurs de son pays d’origine. Car, si le souriant cardinal argentin, au franc-parler notoire, était pressenti lors du conclave de 2005, il ne figurait, cette fois-ci, parmi les favoris. Âgé de 77 ans, il traîne, derrière lui, un passé sujet à controverses, qui ne tarde pas à ressurgir après son élection.

Pape François, pape des couches défavorisées

Éloigné d’Argentine par sa hiérarchie après la dictature, Jorge Mario Bergoglio finit par y revenir et s’impose comme une figure populaire. Le prélat ravit le cœur des fidèles avec ses yeux rieurs, sa figure sympathique et sa simplicité apparente. De cette proximité avec les fidèles les plus démunis, Jorge Mario Bergoglio tire son engagement contre les inégalités et les injustices sociales. Il est marqué par l’effondrement de l’économie argentine entre 1998 et 2010. Lorsqu’il est élu cardinal, il invite ses compatriotes à ne pas se rendre au Vatican et à verser de l’argent épargné aux plus pauvres. Au-delà de son nom, son style tranche avec ceux de ses prédécesseurs. Amateur de football, coutumier des traits d’humour, le pape François impose sa manière de faire au Vatican. Il renonce à l’essentiel de ses avantages pontificaux hérités de siècles de traditions. Il préfère un sobre appartement aux ors du palais apostolique et invite régulièrement à sa table Sans domicile fixe et détenus. Il n’hésite pas, dès le début de son pontificat, à heurter la bienséance pour parler de la crise migratoire qui touche l’Europe. Lors de ses voyages en Italie en 2013, en Grèce en 2015 ou devant les instances internationales, le souverain pontife dénonce “la mondialisation de l’indifférence” et rappelle aux pays occidentaux leurs racines chrétiennes, tout en les enjoignant à respecter leur vocation à la charité. Bien plus tard, il s’opposera aux expulsions massives de migrants voulues par Donald Trump de retour à la maison blanche et condamnera “la cruauté de la guerre à Gaza”.

Jorge Mario Bergoglio, “le Gorbatchev de l’Eglise catholique”

Au-delà de ses prises de position, le pape François incarne la quête du renouveau de l’Eglise, essoufflée par les scandales financiers et pedocriminels ayant miné le pontificat de son prédécesseur. Dès le début, il s’attèle à la réforme de la Curie, le gouvernement central du Saint-Siège, rongée par l’inertie et à l’assainissement des exorbitantes finances du Vatican. En 2014, le pape François se fend devant la Curie romaine d’un discours cinglant dans lequel il fustige “l’Alzheimer spirituel”, le “terrorisme des bavardages” et la Schizophrénie existentielle”, qui menacent les cardinaux. Certains voient en François “le Gorbatchev de l’Eglise catholique”, explique Frédéric Mounier dans son ouvrage.

Sur le plan doctrinal, il incarne un timide renouveau critiquant les ravages du néolibéralisme et s’engageant pour plus de justice sociale, mais aussi en faveur de la défense de l’environnement. Il exprime aussi la volonté de voir les débats de l’Eglise se décentrer de la morale sexuelle. “On ne peut pas seulement insister sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’utilisation des méthodes contraceptives”, déclare-t-il.

Le pape François en butte au conservatisme

Si le pape François hérite d’une réputation moderne que son prédécesseur, il ne remet pas, cependant, en cause le dogme du mariage défini comme l’union entre un homme et une femme en vue de procréer. Et s’il affirme que l’homosexualité “n’est pas un crime”, il la considère, néanmoins, comme “un péché”. Quant à l’avortement, il le compare à l’action d’un “tueur à gages”. Ses années de pontificat sont aussi celles du développement du dialogue interreligieux, notamment avec l’Islam. François est le premier pape à se rendre en Irak. Il contribue aussi à la réconciliation des Églises catholique et orthodoxe. Un effort de rapprochement, toutefois, contrarié par la guerre en Ukraine, qui voit le patriarche orthodoxe russe Kirill soutenir le régime de Vladimir Poutine.

Eu égard au scandale de la pédocriminalité dans l’Eglise, il lève le secret pontifical et contraint les prêtres à signaler les cas à leur hiérarchie. Mais, les associations de victimes en attendaient davantage. Le pape François était populaire chez les fidèles du monde entier, mais confronté à une viscérale opposition interne de la frange conservatrice de l’Eglise.

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