Par Mon’Esse
Le Camerounais Armand Willy Asse, 55 ans, a été, voici peu, condamné à mort par un tribunal vietnamien pour blanchiment d’argent, escroquerie transnationale, trafic de substances illicites et falsification de dollars, a-t-on appris de sources concordantes.
Se faisant passer pour le président de la Fédération Ekang (Fedek), une association de promotion culturelle dont il était manifestement le seul adhérent, il fonctionnait en tandem avec son complice Xavier Nanga Onguene, 37 ans, qui pour sa part a écopé de 40 ans de prison.
L’arnaque des deux hommes consistait à se faire passer pour des investisseurs internationaux, à tenir force réunions dans des hôtels cinq étoiles et à organiser des visites d’inspection dans des entreprises bien connues.
Ils avaient réussi à bâtir un réseau où la fabrication de faux documents se mêlait à la corruption et aux trafics de toute nature.
Ils disposaient d’une machine à cirer les chaussures, transformée en appareil à nettoyer des dollars, dotée d’un sèche-cheveux.
C’est avec cet attirail qu’ils prétendaient nettoyer des billets de dollars noircis, grâce à du «mercure rouge» supposé se trouver dans des billets de 500.000 dollars vietnamiens (VND).
Avec leur fausse poudre spéciale, semblable à de la farine, ils faisaient la démonstration à leurs cibles, sous promesse de recevoir en contrepartie 15% des dollars ainsi «nettoyés».
Leur stratagème a ainsi réussi à convaincre un homme d’affaires du cru, qui leur a confié 548 millions de VND équivalents à quelque 21.500 dollars américains et qui, une fois roulé dans la farine a réussi à les faire interpeller par la police.
Les deux compères avaient plaidé coupables pendant le procès, espérant voir allégée à 20 ans de détention leur peine, du fait de leur coopération avec les autorités judiciaires vietnamiennes.
Dans leur escapade, Armand Willy Asse et Xavier Nanga Onguene auraient disposé de complicités haut placées dans leur pays d’origine, mais également en France et aux Etats-Unis.
«La contrefaçon de la monnaie américaine est une attaque contre notre souveraineté, a déclaré un porte-parole de l’ambassade des États-Unis à Hanoi, exigeant que les complices, y compris ceux protégés par des passeports diplomatiques, soient démasqués».