Par Éric Boniface Tchouakeu
Ces députés dénoncent globalement leur sous représentativité au sein du Bureau, tout comme celle des ressortissants de leur région dans le staff administratif de l’Assemblée Nationale, au mépris du respect des principes notamment d’équité, d’équilibre et de protection des minorités nécessaire pour une bonne cohésion sociale.
Leur attention a été attirée par des propos tenus le 28 août 2023 à Tokombéré, dans le Département du Mayo Sava, région de l’Extrême-Nord, et abondamment relayés sur les réseaux sociaux du Directeur du Cabinet du Président de l’Assemblée Boukar Abdourahim, par ailleurs gendre de ce dernier, dans lesquels il a déclaré entre autres, « nous avons arraché les postes aux autres ethnies à l’Assemblée. »
Les députés du Nord-Ouest condamnent avec véhémence ces propos et réclament des sanctions exemplaires à l’endroit de son auteur.
Il convient néanmoins de relever que même si leurs réclamations sont à priori légitimes, ces députés peuvent être perçus par l’opinion comme des élus préoccupés pour l’essentiel par la recherche de leur bien-être ou confort personnel, plutôt que celui des populations qu’ils sont censés représenter.
Il y a en effet plusieurs sujets nationaux et ceux touchant directement le quotidien des populations des circonscriptions dans lesquelles ils ont été « élus », à l’instar de la crise anglophone en cours depuis octobre 2016 et qui ‘est transformée en insurrection séparatiste un an plus tard dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
On n’a jamais vu ce degré de mobilisation des députés issus de ces régions appelant les autorités solutionner de façon durable et définitivement le problème.
Sur le plan national, des violations du respect de l’équilibre régional sont observable dans plusieurs administrations publiques et non seulement à l’Assemblée Nationale, pour ne s’intéresser qu’à ce point précis qu’ils ont entre autres soulevé. Il fallait donc pour ces élus qui représentent l’ensemble de la nation, d’adresser le problème de manière holistique.
Par ailleurs, le fait pour la plupart de ces d’entre eux de vivre hors de leur circonscription, parce que devenus des déplacés internes à cause de l’insécurité dans leur région, dilue leur légitimité et par ricochet, celle de toutes leurs actions.

Au vue de tout cela, on voit mal comment ils pourraient en arriver au boycott de la prochaine session parlementaire du mois de novembre si jamais leurs préoccupations ne sont pas prises en considération par les personnalités sollicitées, à la vérité le sommet de l’Etat dans le contexte politique camerounais ; car le rapport de force n’est pas en leur faveur.