Par Ilyass Chirac Poumie
Le Pcrn traverse une nouvelle période de turbulences. Cabral Libii, député et président du parti, a publiquement félicité Paul Biya pour sa réélection, une démarche effectuée sans consulter les cadres du parti. Cette décision a suscité des réactions immédiates au sein de la formation politique.
Nourane Forster, ancienne cadre et épouse d’un ex-membre du parti, a réagi en se désabonnant de la page de Cabral Libii, dernière source d’information qu’elle suivait sur les réseaux sociaux.
Ivann Nsomo, militant de longue date, a annoncé sa décision de remettre sa carte de membre, dénonçant le « timing » et la communication du parti comme indéfendables. Dans un message rendu public, il déclare : « On devient aujourd’hui la risée de tous les talibans et cie. Huit ans de militantisme, c’était bon pour moi ».
Alors que nous étions entrain de rédiger cet article, une nouvelle démission est tombée : Abdouï Raoufou Abba Djam, secrétaire général du Pcrn à Ngaoundéré 2 dans le département de la Vina, a adressé sa lettre de départ. Dans sa lettre, il explique qu’il ne partage pas la reconnaissance de la victoire de Paul Biya et souhaite se retirer du parti, tout en remerciant militants et cadres du parti pour les moments de fraternité et de lutte partagés.
Ces départs successifs illustrent les divisions croissantes au sein du Pcrn, exacerbées par la gestion unilatérale de la communication politique et le contexte post-électoral tendu.
Les réactions des militants et cadres historiques peut être interprété comme une fracture croissante au sein du Pcrn, entre loyauté envers la direction et désaccords sur la stratégie politique adoptée en pleine crise post-électorale.
Le Pcrn, parti politique d’opposition fondé pour incarner une alternative face au Rdpc, a souvent été confronté à des tensions internes. L’épisode de félicitations de Cabral Libii à Paul Biya survient dans un contexte de contestation nationale des résultats de la présidentielle de 2025 et amplifie les désaccords entre militants historiques et nouvelles alliances politiques. Les départs et désabonnements récents reflètent une recomposition en cours et interrogent sur l’avenir stratégique du parti.
