Par Armand Soussia
Alors que les images de la répression des manifestations post-électorales continuent de susciter l’indignation, la voix de la Professeure Félicité Owona Mfegue, universitaire respectée, s’ajoute à celles qui dénoncent l’usage excessif de la force par les autorités.
« On ne tue pas une mouche avec un marteau ! Au pire, on la flatte avec du miel », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de la mesure dans le maintien de l’ordre public.
Elle rappelle que le principe de proportionnalité constitue un fondement du droit international, exigeant que les moyens employés soient toujours adaptés à l’objectif recherché, qu’il s’agisse de la sécurité publique, de la légitime défense d’un État ou de l’application des peines.
Pour la juriste, « rétablir l’ordre ne doit jamais signifier perdre la mesure ». Elle appelle les autorités à replacer l’équilibre entre nécessité et humanité au cœur de l’action publique, estimant que ce principe « demeure le socle du droit, et au fond, de toute société civilisée ».
Depuis la proclamation des résultats de la présidentielle de 2025, le Cameroun connaît une vague de protestations marquées par de violentes répressions. Plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent l’usage de balles réelles contre des manifestants pacifiques et appellent à une enquête indépendante. Les autorités, elles, justifient leurs interventions par la nécessité de prévenir les troubles à l’ordre public.
Félicité Owona Mfegue est une figure académique reconnue du paysage intellectuel camerounais. Spécialiste de droit public et de relations internationales, elle enseigne à l’Université de Yaoundé II et intervient régulièrement sur les questions de gouvernance, de justice et de respect des droits fondamentaux. Engagée pour la promotion d’un État de droit fondé sur la dignité humaine, elle s’est imposée au fil des années comme l’une des voix juridiques les plus écoutées du pays.
Elle est issue d’une famille profondément ancrée dans le droit camerounais. Son père, le Professeur Joseph Owona, fut l’un des principaux constitutionnalistes du pays et, à sa mort, était membre du Conseil constitutionnel. Cet héritage familial a fortement influencé son engagement pour la justice, la légalité et le respect des droits fondamentaux.
