Par Ilyass Chirac Poumie
Le vendredi 24 octobre 2025, des hommes encagoulés et armés du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) ont procédé à l’enlèvement de Djeukam Tchameni, président du Mdi, et d’Anicet Ekane, président du Manidem, à leurs domiciles respectifs de Douala. Florence Tchitcho, militante du Mdi a également été arrêtée et demeure détenue dans un lieu inconnu. Djeukam Tchameni et Anicet Ekane se trouvent actuellement dans des locaux du Secrétariat d’État à la Défense (SED), à Yaoundé.
Selon le Mdi, ces arrestations font suite au refus des trois leaders d’entrer dans des négociations secrètes proposées par des émissaires du président Paul Biya, incluant des offres de postes ministériels dans un gouvernement d’union nationale. Le Mdi dénonce la fabrication de fausses accusations, notamment d’insurrection et d’atteinte à la patrie, dans le but de déstabiliser le parti et intimider ses dirigeants.
Le mouvement qualifie ces actions de « dérive autoritaire dangereuse » et rappelle la répression sanglante qui a suivi les manifestations du 27 octobre 2025. Djeukam Tchameni doit être auditionné au Sed ce mardi 28 octobre 2025, dans le cadre d’une procédure qualifiée de politique par le Mdi.
Exigences du MDI :
Libération immédiate et sans condition des trois dirigeants ;
Clarification de la situation de Florence Tchitcho ;
Ouverture d’une enquête internationale indépendante sur ces arrestations ;
Respect des droits humains et de la Constitution camerounaise.
Le Mdi, membre de l’Union pour le Changement, est un parti engagé dans la promotion de la démocratie et la défense de la vérité des urnes au Cameroun. Depuis la présidentielle de 2025, plusieurs partis et leaders d’opposition dénoncent des méthodes d’intimidation et de criminalisation politique orchestrées par le régime en place. Cette affaire s’inscrit dans un contexte post-électoral tendu, marqué par des arrestations ciblées, la répression des manifestations et une montée des inquiétudes sur la liberté politique et l’État de droit dans le pays.
