Par Mon’Esse
C’est par voie de communiqué, publié en début de semaine, qu’on apprend la création, par la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun, sa filiale Tradex SA et le consortium Ariana Energy, de CSTAR, un Special Purpose Vehicle (SPV) en charge d’un projet de construction d’un dépôt de sécurité stratégique de réserves de 250.000 tonnes métriques dans la cité balnéaire de Kribi (Sud).
Le pacte d’actionnaires a ainsi été signé le 25 avril à Dubaï, aux Emirats arabes unis, l’administrateur directeur général de la SNH, Adolphe Moudiki, y ayant été représenté par son épouse, Nathalie Moudiki.
Dans la foulée, précise ledit document, consulté mardi par la rédaction, s’est tenu la première session du conseil d’administration présidée par sa présidente fraîchement élue, Nathalie Moudiki, concomitamment avec ses fonctions de Chief Executive Officer.
Dans son essence, a déclaré Mme Moudiki, ce projet rejoint l’ambition portée par le président de la République du Cameroun, Paul Biya, de faire du Cameroun un pôle énergétique et industriel d’envergure en Afrique centrale.
Pour la Chief Executive Officer, le nouveau chantier de Kribi constitue un levier, un accélérateur, un symbole de la capacité des partenaires à construire ensemble des solutions durables.
D’où, du coup, plusieurs questions que ne manqueront pas de soulever les observateurs, la première consistant à comprendre en quelle qualité l’épouse de M. Moudiki engage-t-elle une entreprise d’Etat dans un tel projet.
L’autre interrogation, et non des moindres, consiste à comprendre depuis quand la SNH, en charge de l’exploration des puits pétroliers du pays, mais également de la vente de l’or noir à l’extérieur, a-t-elle acquis les prérogatives de stockage de ces produits hautement sensibles, jusqu’ici uniquement dévolues à la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP).
En effet, créée le 1er juillet 1979 par l’Etat du Cameroun, cette dernière détient le monopole public pour veiller à la disponibilité en «assurant le stockage et la distribution en produits pétroliers sur l’ensemble du territoire national», en procédant à la coloration des produits et la location des bacs de stockage aux marketers.
Pour ce faire, la SCDP détient des dépôts à Bafoussam, Belabo, Douala (Bessengue, Mboppi, Port de Pêche et Fuel Deido), Garoua, Ngaoundéré, Yaoundé (Nsam, Olezoa et Mvolyé), mais aussi des centres emplisseurs de gaz à Bertoua, Bonabéri et Maroua.