Par Boris Ngounou
Alors que le gouvernement camerounais attribue le massacrede 25 civiles à un groupuscule sécessionniste sévissant dans le département de la Manyu, Sissiku Ayuk Tabé renvoi la responsabilité de cette tuerie, et même de celles qui l’ontprécédé, au pouvoir de Yaoundé. Le président autoproclamé de la République imaginaire d’Ambazonie, ancien leader du mouvement de sécession des régions anglophones du Cameroun, refait ainsi parlé de lui, via une publication faite sur internet, depuis sa cellule à la Prison de Kondengui, où il purge peine à perpétuité.
Pour lui, le régime de Yaoundé est comptable des tueries et atrocités qui endeuillent les régions anglophones du Cameroun, où le gouvernement a déclaré la guerre en novembre 2017. Des accusations du genre sont très mal digérées par le pouvoir de Yaoundé. Elles ont valu à Christian Ngah, directeur de publication du quotidien d’expression anglaise The Gardian Post, d’être entendu durant toute la journée de ce mercredi, par des éléments du Secrétariat d’Etat à la Défense. Des cybers criminels avaient conçu une fausse Une de son journal, sur laquelle la responsabilité du massacre de Mamfé est attribuée au gouvernement.
Le gouvernement est également accusé dans la réaction d’Anicet Ekanè. Dans un communiqué où il se présente comme le président du Manidem, l’homme politiquedénoncent également les gouvernements étrangers occidentaux, les partis politiques, les ONG, les médias et autres leaders d’opinion y compris les religieux qui, selon lui, ont refusé de condamner ouvertement les criminels armés qui s’en sont pris à l’intégrité territoriale du Cameroun.
S’inscrivant dans la logique selon laquelle la tuerie de Mamféest l’œuvre des combattants séparatistes, le Président de la République promet que toute la lumière sera faite, et que les auteurs de ce massacre seront traqués et punis. Dans le communiqué lu à la télévision nationale, Paul Biya a par ailleurs instruit les autorités compétentes d’organiser en urgence, l’assistance aux familles des victimes et aux blessés.