Par Armand Soussia
Selon plusieurs acteurs politiques et de la société civile, la visite du général d’armée Hubert Bonneau, Directeur général de la Gendarmerie nationale française, aurait joué un rôle central dans la préparation de la répression en cours au Cameroun.
Officiellement, ce déplacement de trois jours visait à renforcer la coopération entre Paris et Yaoundé. Mais dans les faits, il aurait permis la mise en place de dispositifs de contrôle et de riposte destinés à étouffer toute contestation populaire après la présidentielle de 2025.
Durant son séjour, le haut responsable français aurait inspecté plusieurs sites stratégiques et signé avec le ministère camerounais de la Défense un accord portant sur la fourniture d’armes d’assaut dans le cadre de la « coopération militaire ». Ces équipements seraient aujourd’hui utilisés par les forces de sécurité dans la répression des manifestations, faisant plusieurs morts parmi les civils.
Les auteurs de ces accusations y voient un signe de complicité directe entre Paris et le régime de Yaoundé, estimant que la France place une fois de plus ses intérêts géopolitiques au-dessus des droits humains.
La France entretient une coopération militaire ancienne avec le Cameroun, comprenant notamment des programmes de formation, d’assistance logistique et d’appui technique aux forces de défense.
Depuis la crise post-électorale d’octobre 2025, cette relation est de plus en plus critiquée par des organisations locales et internationales, qui dénoncent un soutien implicite à la répression menée contre les manifestants contestant les résultats de l’élection.
Ces critiques s’inscrivent dans une remise en cause plus large de la politique africaine de la France, accusée de maintenir des liens étroits avec des régimes autoritaires au détriment des aspirations démocratiques des populations.
