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Selon plusieurs sources locales, des tireurs d’élite postés sur la toiture d’une résidence voisine à celle d’Issa Tchiroma auraient ouvert le feu sur la foule massée autour du domicile du président du Fsnc. Le bilan provisoire fait état de deux morts, tandis que l’assaut visant à interpeller le leader de l’opposition aurait échoué.
Par Armand Soussia, À Garoua
À Garoua, la nuit a été marquée par une nouvelle flambée de violence autour de la résidence d’Issa Tchiroma Bakary, principal opposant au régime de Paul Biya. Des témoins font état de tirs nourris en provenance du toit d’une maison voisine, où auraient été déployés des tireurs d’élite appartenant, selon plusieurs sources, à la milice fidèle au chef de l’État.
Ces tirs auraient fait au moins deux morts parmi les partisans d’Issa Tchiroma qui formaient un bouclier humain pour empêcher son arrestation. Malgré plusieurs tentatives, les forces terrestres chargées de l’interpellation n’auraient pas réussi à atteindre le domicile du leader du Fsnc, tenu à distance par la foule.
La situation reste tendue dans la capitale régionale du Nord, où des renforts militaires continuent d’affluer. Les habitants évoquent un climat de siège, marqué par des coupures d’électricité et des tirs sporadiques.
Depuis la proclamation par le Conseil constitutionnel de la victoire de Paul Biya avec 53,66 % des voix, le Cameroun est en proie à une crise politique majeure. Issa Tchiroma Bakary, arrivé officiellement en deuxième position avec 35,19 %, revendique sa victoire et dénonce un « coup de force électoral ».
Garoua, son fief politique, est devenue le centre de la résistance populaire. Les manifestations et la répression qui s’ensuivent ont déjà fait plusieurs victimes. Malgré les appels à la retenue de la communauté internationale, la confrontation entre les forces loyales au régime et les partisans de Tchiroma s’intensifie d’heure en heure.
