Par Hajer Elina
Alors que la tension reste vive au Cameroun après la proclamation de la victoire de Paul Biya, Grégoire Owona a interpellé Issa Tchiroma dans un message public au ton particulièrement ferme. « Tu as annoncé des marches pacifiques, on a vu des marches violentes, avec incendies d’immeubles, de voitures, de pneus, et des attaques contre les structures de l’État », écrit-il, avant d’ajouter : « Il y a des pertes en vies humaines. Je voudrais te dire une fois de plus que ça suffit. Tu as franchi la ligne rouge. »
Le ministre reproche à Issa Tchiroma de n’avoir « apporté aucun procès-verbal » pour prouver les fraudes électorales qu’il dénonce, tout en rappelant que « justice sera faite » sur la base des PV « qui font foi en l’absence des tiens ».
Cette sortie intervient alors que le climat politique s’envenime après la confirmation par le Conseil constitutionnel de la victoire de Paul Biya, avec 53,66 % des voix contre 35,19 % pour Issa Tchiroma. Les manifestations, souvent violentes, se multiplient à Douala, Maroua, Garoua et Yaoundé.
Grégoire Owona, figure historique du Rdpc et proche collaborateur du président Biya, s’est régulièrement illustré dans les périodes de tension politique par des appels au calme, souvent perçus comme des avertissements à l’opposition.
De son côté, Issa Tchiroma et son camp continuent d’affirmer que la victoire leur a été « volée », appuyant leurs accusations sur des copies de procès-verbaux disponibles en ligne, y compris — selon eux — signés par des représentants du Rdpc.
La confrontation verbale entre les deux hommes illustre la fracture profonde qui traverse actuellement le pays, entre légitimité institutionnelle et colère populaire.
