Par Mon’Esse
Le ministre camerounais en charge des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, a demandé au directeur général du budget, «toutes affaires cessantes, de veiller au gel systématique des salaires et rappels postérieurs au mois de mars 2025».
Cette mesure, précise la correspondance, datée du 21 mai et frappée du sceau «très urgent/confidentiel», a trait aux «faramineuses charges» liées aux festivités de la 53è fête de l’unité, qui s’est célébrée la veille.
Pour dire les choses plus simplement, l’Etat du Cameroun, du fait des dépenses somptuaires induites par la Fête nationale, ne pourra pas – pour le moment – payer les salaires et rappels pris en charge depuis fin mars.
Les accents de ce message semblent sonner comme une alerte de niveau supérieur, pour un gouvernement constamment en quête de ressources pour désintéresser ses salariés, dont la charge s’est alourdie en février 2024 avec un ajustement de 5%, mais aussi l’augmentation du montant mensuel de l’allocation familiale de 2800 à 4500 francs par enfant.
Cette injonction, note-t-on, intervient également au moment où la réduction du train de vie de l’administration, considérée par certains comme condition sine qua non pour une meilleure gestion des finances publiques, continue de s’avérer comme un vain mot.
Selon le document de stratégie d’endettement public et de gestion de la dette publique, publié en novembre 2024 par le Minfi, le Cameroun présente «un risque de surendettement élevé, imputable aux difficultés de liquidités».
Mais, dans le même temps, cet avertissement ne donne pas l’impression de réfréner le rythme des dépenses fantaisistes, à l’image du faste constaté tous les 20-Mai à travers le pays.
En 2025, et selon les données officielles, le Minfi aura besoin de 1,663 milliard de francs pour couvrir les salaires des personnels de l’Etat, dont les effectifs dans la fonction publique ont augmenté de 1000% en quelques années.