Par Mon’Esse
Le ministre d’Etat camerounais en charge de la Justice (Minjustice), Laurent Esso, «n’a absolument pas l’intention de démissionner ni de demander d’être démis de ses fonctions pour cause de lassitude», a affirmé le ministre délégué Jean De Dieu Momo.
Réagissant, sur les réseaux sociaux, à un récent article «commandé» du magazine Jeune Afrique, il précise que les collaborateurs de l’intéressé, un des piliers du régime de Yaoundé, ont encore grand besoin de ses conseils avisés et de son humour.
«Le ministre d’État Laurent Esso va bien, explique-t-il. Il cumule plusieurs mois de congés non jouis et se repose. Normal.»
S’agissant de la délégation de signature, dont il jouit, M. Momo précise qu’elle est permanente depuis le début, et qu’il n’a donc pas besoin d’une nouvelle délégation.
Demandant à cette publication de souvent «[s]e renseigner avant d’écrire n’importe quoi», le ministre délégué à la Justice dit en outre ne pas croire à un remaniement ministériel avant l’élection présidentielle, prévue en octobre, car ce ne serait pas stratégique, pour le sortant Paul Biya, de démobiliser son équipe de campagne à un moment crucial.
Selon Jeune Afrique, Laurent Esso, en séjour en Europe depuis janvier pour raisons de santé, «s’est désengagé de l’ensemble de ses dossiers, désormais gérés par son ministre délégué Jean de Dieu Momo», une situation qui «pourrait accélérer le remaniement gouvernemental, plusieurs fois annoncé et maintes fois reporté».
La publication fonde ses affirmations de l’audience solennelle de rentrée de la Cour suprême, le 21 février en l’absence du garde des Sceaux, «qui n’est pas passée inaperçue».
A bientôt 83 ans, le magistrat hors-hiérarchie est, en 1982, nommé conseiller technique au secrétariat général de la présidence de la République, puis conseiller spécial, secrétaire général adjoint, directeur du cabinet civil, puis ministre de la Justice en 1996.
Ministre de la Santé publique en mars 2000, le ci-devant chancelier de l’université d’Etat de Yaoundé (1985-1988), il avait déjà été ministre de la Justice (1996-2000), de la Santé publique (2000-2001), patron délégué à la Défense (2001-2004), ministre des Relations extérieures (2004-2006), secrétaire général de la présidence, avec rang de ministre d’État (2006-2011), avant de revenir à la Justice depuis décembre 2011.