Avec Michel Lobé Ewané
Lady Ponce a mille fois raison. Trop c’est trop. Comment voudrait-on faire progresser la condition de nos artistes lorsque de grandes entreprises locales et des multinationales ne leur accordent par l’honneur et les gros cachets qu’ils proposent à des artistes étrangers à l’occasion de leurs évènements. Comment pouvons nous valoriser nos auteurs-compositeurs-interprètes lorsque des compatriotes de la diaspora, s’en prennent avec violence à leurs spectacles parce qu’ils auraient des préférences politiques contraires aux leurs; quand les médias publics et privés ne règlent pas les factures de leurs droits d’auteurs alors qu’ils diffusent leurs oeuvres dans tous leurs programmes.
Le Cameroun et de plus en plus de camerounais sont atteints par un mal profond et inquiétant : la haine de soi, la haine de leur pays et des camerounais de valeur. C’est une maladie qui se manifeste par la détestation de son frère ou de sa soeur camerounais-e, par la jalousie contre ceux qui réussissent, par la critique systématique contre ceux qui entreprennent et ceux qui réussissent, ceux qui ont le tort de briller. Cette haine se manifeste par le mépris, les coup bas, la mesquinerie, et j’en passe.
Ce camerounais-là, celui qui cultive la haine de soi est un malade qui s’ignore. Il voit dans ce pays tout en noir. Il ne considère que la moitié du verre vide. Il est un acteur inspiré pour attiser la haine tribale et le replis identitaire. Il n’est pas conscient qu’à l’étranger, justement, on nous envie nos Ngannou, Milla, Eto’o Fils, Yannick Noah, Joel Embid, Pascal Siakam, Richard Bona, Charlotte Dipanda, Lady Ponce (la bien nommée),etc, etc…
C’est cet état d’esprit négatif sur tout ce qui est camerounais qui s’est insidieusement installé dans les esprits, y compris dans l’inconscient de ceux qui ne sont pas forcément anti-Kmer.
C’est cette mentalité négatrice et négative qui explique que de hauts cadres et managers d’une grande entreprise publique comme Camtel, ne pensent pas machinalement à choisir un ou une artiste camerounaise pour le lancement d’un produit destiné à des camerounais.
A force de penser que tout ce qui vient d’ailleurs est meilleur que ce qui vient d’ici on ne considère plus nos artistes, on les estime dévalués.
Oui comme le dit Lady Ponce “Trop c’est Trop”. Il faut que ce jeu de massacre contre nous-même s’arrête. Il ne faut pas attendre que Ngannou envoie Tyson Fury au tapis pour se rendre compte que les Camerounais sont forts et ont du talent. Oui nous sommes forts, intelligents, dynamique et nous avons du talent, beaucoup de talent. Apprenons à le célébrer et à le cultiver.