Par Armand Soussia
Plusieurs villes du septentrion – Ngaoundéré, Garoua, Maroua, Guider et Kaélé – sont gagnées par des manifestations massives dénonçant une « manipulation en préparation » des résultats en faveur du président sortant, Paul Biya.
À Ngaoundéré, les foules scandent :
« Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive ! »,
tandis qu’à Kaélé, un manifestant affirme:
« Nous voulons tout simplement le respect du verdict des urnes. »
À Guider, la mobilisation prend de l’ampleur : les habitants accusent le pouvoir de vouloir falsifier les résultats par le biais du Conseil constitutionnel, dont la proclamation est attendue lundi.
Des témoins sur place rapportent que les forces de sécurité sont débordées, certains policiers marchant même aux côtés des protestataires. Le pasteur Ounsoubou Amos de Ngaoundéré, figure spirituelle très suivie, a appelé les citoyens à
« refuser la trahison du peuple et à défendre pacifiquement la vérité des urnes ».
Dans le même temps, le collège La Salle à Douala a suspendu ses cours jusqu’au 27 octobre, et plusieurs régions du pays connaissent des coupures d’internet, ce qui alimente les soupçons d’un verrouillage de la communication à la veille d’une annonce cruciale.
Depuis la tenue du scrutin du 12 octobre, les débats autour du dépouillement alimentent les tensions. Le candidat du Fsnc, Issa Tchiroma Bakary, revendique la victoire et accuse le camp présidentiel d’avoir « fabriqué » des chiffres.
Le Conseil constitutionnel, chargé de proclamer les résultats définitifs, doit se prononcer lundi. Dans le septentrion, région acquise à Tchiroma, la colère populaire s’exprime désormais ouvertement, dans un climat de méfiance et d’incertitude politique.
