Par Mon’Esse
L’encours total de la dette du secteur public du Cameroun s’est élevé à 14.442 milliards de francs au 31 mars, représentant une progression de 5,7% sur un an, selon le dernier rapport de la Caisse autonome d’amortissement (Caa). Par rapport aux mois et trimestres précédents, cet encours diminue de 1,4% et représente 44,7% du produit intérieur brut (PIB).
Ces fluctuations, renseigne le document consulté mardi par la rédaction, traduisent une gestion active et prudente de la dette, en droite ligne avec les objectifs de la Stratégie d’endettement à moyen terme (2025-2027), laquelle limite la dette publique à un maximum de 50% du Pib.
Selon sa répartition, cet encours révèle que 92,8% concernent l’administration centrale, 7% les entreprises et établissements publics, et 0,2% les collectivités territoriales décentralisées (Ctd’s).
Au titre des intérêts sur sa dette publique, le Cameroun a versé 82 milliards de francs au cours des trois premiers mois de l’année, soit une hausse de 11 milliards de francs par rapport à la même période en 2024, équivalant à 25,5% du service total de la dette chiffré à 321,9 milliards de francs.
Sur le plan de l’activité économique, les prévisions officielles font état d’une croissance du PIB réel de 3,9% pendant l’année en cours, légèrement révisée à la baisse par rapport aux 4,1% initialement projetés, mais en amélioration par rapport au taux de 3,5% enregistré en 2024.
La Caa attribue cette performance à la reprise de la demande intérieure, soutenue par la consommation des ménages, ainsi qu’à la mise en œuvre de projets structurants majeurs tels que la centrale hydroélectrique de Nachtigal et l’extension du port en eau profonde de Kribi, représentant un investissement cumulé estimé à près de 400 milliards de francs.
Cette croissance est toutefois grevée par la contraction continue du secteur pétrolier (-4,3%), consécutive au vieillissement des gisements d’hydrocarbures.
De manière générale, l’environnement économique national demeure contrasté, marqué par une dynamique sur le plan structurel, mais sous tension sur le plan de la trésorerie publique.
Selon la Caa, l’atteinte des objectifs macroéconomiques et budgétaires du pays reste conditionnée à la maîtrise des risques de refinancement, à l’assainissement progressif de la dette intérieure et à l’accélération des réformes structurelles en faveur de la diversification de l’économie et de la soutenabilité des finances publiques.