Avec Panorama Papers.
Suite à la lettre de convocation « MENACE », qui confirme le rendez-vous du 19 décembre, j’avais envie de m’adresser à vous.
À tous ceux qui entendent et qui écoutent,
Mes chers enfants, chers amis.
Dans la vie, s’affrontent régulièrement deux camps : celui des donneurs et celui des receveurs. Et nous savons bien à quel camp nous appartenons.
Les défenseurs des droits humains sont de petits remparts, fragiles mais courageux, contre les dérives autoritaires et totalitaires d’un État. Tels des digues face à la marée montante de l’injustice, ils se tiennent là, fermes malgré leur vulnérabilité. Mais lorsque l’État s’attaque à ces gardiens de la dignité humaine — autrement dit, aux défenseurs des droits de toutes et de tous — le rempart cède. Alors, les droits humains tombent, oubliés, écrasés sous le poids des ténèbres d’un avenir incertain.
Je suis avocate, une défenseure des droits humains, une humaniste.
Je suis une femme, telle que Dieu m’a créée, avec mes forces et mes faiblesses.
Je suis mère, une mère biologique et aussi une mère adoptive par le cœur, car le cœur ne connaît pas de frontières lorsqu’il s’agit d’aimer et de protéger.
Je suis une amie, portée par la bienveillance et l’amour que je m’efforce de donner à ceux qui croisent mon chemin.
Ne vous y trompez pas. Comme avocate, j’ai toujours défendu vos droits, sans compromis ni arrière-pensée. Comme militante des droits humains, j’ai fait exactement la même chose. Je n’ai pas choisi les personnes, j’ai choisi la justice.
Oui, j’ai défendu des hommes accusés de vol. Cela fait-il de moi la mère des voleurs ?
Oui, j’ai défendu des hommes accusés de viol. Cela ferait-il de moi la mère des violeurs ?
Non, mes amis. Cela fait de moi la mère du droit, la mère de tous ceux qui, dans l’abîme de leur souffrance, n’ont plus personne pour se tenir à leurs côtés. Je suis celle qui visite les prisonniers, celle qui visite les malades. Je suis celle qui tend un bout de pain à celui qui a faim, un verre d’eau à celui qui a soif, et donne un vêtement à celui qui est dévêtu. Je viens au secours de l’étranger.
Dans mon cœur, il y a une place pour tous, car je crois que la justice est indivisible. On ne peut pas choisir qui mérite des droits et qui n’en mérite pas. On ne peut pas diviser l’humanité en catégories. Nous sommes un, tous liés par la même dignité.
J’essaie d’être cette mère-là : une mère qui croit que l’amour, la justice et la compassion peuvent vaincre les forces les plus sombres. Une mère qui refuse de laisser qui que ce soit en arrière.
Tout le reste, mes enfants, chers amis, n’est que PALABRE. Le combat pour les droits humains est un combat pour l’amour, pour la vérité, pour la vie.