Par Ilyass Chirac Poumie
Selon plusieurs sources, les autorités administratives de Yaoundé auraient donné leur feu vert à une manifestation du Rdpc, le parti du président sortant Paul Biya, prévue dans les prochains jours. Une autorisation qui intervient alors que toutes les mobilisations citoyennes ou politiques hostiles au régime sont systématiquement réprimées, parfois avec une violence extrême.
Face à cette contradiction flagrante, le politologue Esaïe Ateba s’est exprimé sans détour :
« Voilà ce qu’on vous reproche dans ce pays, le deux poids deux mesures. Vous ne pouvez pas quadriller les villes d’hommes en tenue pour empêcher toute manifestation et autoriser celle du Rdpc.Il faut être cohérent : on promet la mort, la bastonnade et la prison à tous ceux qui veulent manifester contre le régime, mais on laisse ceux qui chantent les louanges du régime. Ça c’est de l’injustice. »
Depuis la proclamation controversée des résultats de la présidentielle du 12 octobre, le Cameroun vit sous haute tension. Les manifestations pacifiques des partisans d’Issa Tchiroma et d’autres figures de l’opposition sont systématiquement dispersées, tandis que le régime continue de verrouiller l’espace public au nom du maintien de l’ordre.
L’annonce d’une manifestation autorisée pour soutenir le président sortant renforce le sentiment d’injustice et de fracture politique dans un pays déjà profondément divisé.
