Par Hajer Elina
Le collectif international de défense du président élu autoproclamé Issa Tchiroma Bakary hausse le ton face à la répression qui sévit au Cameroun depuis la présidentielle du 12 octobre 2025. Son avocat principal, Me Jemal Taleb, a mis en garde les autorités camerounaises contre « les violations répétées des droits fondamentaux » et les « exécutions extrajudiciaires » attribuées aux forces de sécurité.
Dans une déclaration rendue publique le 4 novembre, l’avocat a indiqué que le collectif est prêt à saisir la Cour pénale internationale (CPI) si les violences et les tueries de civils se poursuivent. « Le Cameroun est désormais dans une situation de violation manifeste de plusieurs conventions internationales relatives aux droits civils et politiques. L’impunité ne sera pas tolérée », a-t-il averti.
Me Taleb a annoncé que des procédures diplomatiques et judiciaires sont en cours auprès d’organisations internationales et de plusieurs chancelleries occidentales. Il affirme que des sanctions ciblées pourraient être imposées à certains hauts responsables du régime camerounais pour leur rôle présumé dans la répression.
Le collectif exige par ailleurs la libération immédiate des militants et sympathisants arrêtés, la cessation des violences contre les populations civiles et la reconnaissance du droit à la contestation pacifique. Il appelle la communauté internationale à surveiller étroitement la situation et à agir « avant que le Cameroun ne bascule dans l’irréparable ».
Avocat mauritanien inscrit au barreau de Paris, Me Jemal Taleb est une figure reconnue du droit international et des causes humanitaires. Il s’est illustré dans plusieurs dossiers de défense des droits humains en Afrique. Depuis la proclamation des résultats ayant reconduit Paul Biya, la tension reste vive au Cameroun : arrestations arbitraires, usage excessif de la force, et restriction des libertés d’expression ont été dénoncés par plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty International.
Le collectif d’Issa Tchiroma Bakary, autoproclamé vainqueur du scrutin, dénonce une fraude massive et une répression politique d’ampleur. Dans ce contexte, la menace de recours à la CPI marque un tournant dans la stratégie de défense du camp Tchiroma et place Yaoundé sous une pression diplomatique croissante.
