Par Mon’Esse
Le magistrat à la retraite et ex-député Ayah Paul Abine, 74 ans et favorable au retour du système de gouvernement fédéral au Cameroun, est décédé mercredi matin à Buea (Sud-Ouest) des suites de maladie. Ancien membre et élu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) pour le département de la Manyu, il entre à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives de 2002 « pour œuvrer à désenclaver une région (Akwaya) oubliée des politiques publiques ».
Alors président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée, il démissionne de la formation du président Paul Biya en début janvier 2011 et crée le Peoples Action Party (PAP), avant de présenter sa candidature à la présidentielle d’octobre 2011 qui lui attribue 1,26% des suffrages. En début 2008, cet ancien juge de la Cour suprême devint un critique acharné des modifications apportées à la Constitution du pays, supprimant la limitation de mandats présidentiels, qualifiant ces changements de « pas démocratiques » et qui « nous ramènerait à 200 ans en arrière ».
Avant de quitter la présidence de son parti, le 4 mars 2019, Ayah Paul Abine fut arrêté le 21 janvier 2017 pour avoir plaidé en faveur du retour du Cameroun au système fédéral, tel que connu avant le référendum de mai 1972. Jugé devant le tribunal militaire de Yaoundé, il sortira de prison en fin août 2017 grâce à un décret présidentiel.