Par Joseph OLINGA N.
Le récit peut se faire sous le ton de la rigolade voir du sarcasme. Mais les faits dans le contexte sont si prégnants que leurs évocations ne peut suggérer la banalité. Et puis, on ne parle pas d’un meeting du chef de l’Etat avec autant de légèreté. Quand-même !
Tout commence par l’avion présidentiel qui percute un arbre sur le tarmac de l’aéroport de Maroua Salak; comme un mauvais présage à la visite de Paul Biya à Maroua.
Que dire de la posture du chef de l’Etat sortant ? Candidat à un huitième mandat à la tête du Cameroun, la démarche chancelante de Paul Biya et sa gestuelle, tout au long de son séjour dans la capitale régionale de l’Extreme-Nord retiennent l’attention des observateurs. Même pour ses inconditionnels, il faut se rendre à l’évidence, le fringuant homme du Renouveau a perdu de sa superbe. L’homme qui, au cours de son magistère a promis à ses concitoyens le bout du tunnel, les grandes ambitions, les grandes opportunités et les grandes réalisations est réduit à conjecturer sur la grandeur de l’espérance.
Tout à côté, Cavaye Yeguié Djibril, l’inamovible président de l’Assemblée nationale semble tout droit sorti de son lit et prolonge en mondo vision un délire qui semble inhérent à son être. L’homme, visiblement sans s’en rendre compte a quasiment donné une consigne de vote à l’encontre de son candidat, Paul Biya. Entre le bulletin blanc du Rdpc et “l’autre qu’on doit déchirer”, la ligne est si mince. Dans les usages protocolaires camerounais, rarement l’on a interrompu le discours d’un hiérarque du pouvoir. Qui plus est devant le président de la République.
La mère, Chantoux, la Maman nationale, entre autres pseudonymes accolés à la première dame camerounaise, Chantal Vigouroux Biya n’a pas échappé au vent des curiosités qui ont marqué le meeting de Maroua. Heureusement, la dextérité du réalisateur de la chaîne de télévision à capitaux publics a écourté l’image de Chantoux en pleine chute, lors du bain de foule qu’elle s’offrait avec son époux. Même ses détracteurs les plus acharnés ne peuvent lui trouver la moindre défaillance physique. Elle dont l’un des premiers atouts est son énergie débordante.
Et ses écoliers et lycéens qui n’ont rien compris à l’affaire. D’où vient-il d’aller scander le nom de l’adversaire au meeting du président-candidat? Sortis des classes pour faire foule sur le chemin du chef de l’Etat et candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Paul Biya, à l’élection présidentielle du 12 octobre prochain, ils ont piétiné les consignes protocolaires. Pourtant, le délégué régional des enseignements secondaires a été très clair sur l’éventualité des sanctions à appliquer aux contrevenants.
Que dire de ses lycéens et collégiens vus dans des coins de la ville scandant des chansons en porte-à-faux avec l’objet du jour. A croire qu’ils défiaient les consignes données par leur haute hiérarchie. Des pas de danse en plus.
Et ces bourdes perçues dans le reportage de nos confrères de la chaîne de télévision à capitaux publics ? Lorsque, en cabine de reportage à Maroua, l’on situe le théâtre des évènements à Buea, il faut croire que le mort kilométrique est le principe le moins partagé dans la pratique journalistique au Cameroun.
Il se trouve toujours, dans un tel joyeux désordre, des oiseaux de mauvaises augures qui y voient des signes précurseurs qui d’une décadence prononcée de l’homme lion. Pour d’autres les signes précurseurs d’une inéluctable fin de règne. Mais qui le leur a dit alors que le président, lui-même, prend l’engagement de ne lâcher l’affaire que quand les problèmes des camerounais seront résolus.
Certains de ses opposants, pas moins distraits que les premiers croient savoir que tout ce spectacle au goût questionnable, traduit le fait que les principaux orateurs du 07 octobre à Maroua ont plutôt militer pour l’élection de l’opposant Tchiroma. Une incongruité. Puisque le président rassure qu’il tient bon et promet de parachever son oeuvre au cours du prochain septennat.
