Par Serge Aimé BIKOI
Selon les chiffres officiels de la commission nationale de recensement général des votes, Paul Biya arrive en tête de l’élection présidentielle avec 53,66% des suffrages valablement exprimés. Le président sortant a, en effet, obtenu 2 millions 474 milles 179 voix. L’homme du 6 novembre 1982 prend de l’avance sur son principal challenger, Issa Tchiroma Bakary. Le candidat du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) obtient un million 622 milles 334 voix correspondant à 35,19%. Cabral Libii Li Ngué Ngué, candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), occupe le 3ème rang avec 157.568 suffrages valablement exprimés équivalant à 3,41%. Bello Bouba Maigari, candidat de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) vient en 4ème position avec 112.758 voix correspondant à 2,45% alors que Patricia Tomaino Ndam Njoya, candidate de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) est juchée à la 5ème position avec 76.721 voix équivalant à 1,66%. Joshua Osih occupe le 6ème rang avec 55.841 voix, soit 1,21%. Les six autres candidats de l’opposition ont un pourcentage inférieur à 1%.
Le candidat du Fsnc conteste et rejette les chiffres annoncés. Issa Tchiroma Bakary revendique une “victoire écrasante” avec plus de 70% des voix en sa faveur et décrie des fraudes massives. Ses partisans et sympathisants ont, d’ailleurs, célébré sa victoire toute la nuit convaincus qu’il a gagné cette élection. La commission nationale de recensement général des votes a transmis son rapport au conseil constitutionnel, qui rendra le verdict final ce jeudi, 23 octobre. Tous les regards sont, d’ores et déjà, tournés vers les sages de la haute juridiction du pays, qui auront la responsabilité de valider ou d’invalider ces résultats “contestés”.
L’atmosphère est marquée par quelques poches de tensions dans certaines localités. Le pays dans son entièreté retient son souffle dans l’attente de cette décision qui déterminera l’avenir politique de la nation pour les sept prochaines années. La question qui taraude les esprits de plus d’un est de savoir ce qu’il adviendra au Cameroun. S’enlisera-t-on dans des tensions ou s’acheminera-t-on, de manière inexorable, vers un durcissement des appareils répressifs de l’État ? La réponse sera connue dans les prochains jours. Entre-temps, les autorités administratives de plusieurs localités du pays multiplient des réunions avec des leaders et représentants des communautés culturelles. Question de diffuser des messages d’appels à la paix, à la sérénité et à l’unité du peuple camerounais.
