Par Armand Soussia, À Garoua
L’atmosphère est électrique dans la capitale du Nord. Depuis la déclaration d’Issa Tchiroma Bakary s’autoproclamant vainqueur de la présidentielle du 12 octobre, les rues de Garoua vibrent d’un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude.
Les partisans du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), convaincus de la victoire de leur candidat, se disent prêts à défendre « la vérité des urnes ». Dirigés par leur coordonnateur régional Ibrahim Bouba, ils affirment détenir les procès-verbaux de toute la région, attestant selon eux du large succès d’Issa Tchiroma.
« La victoire est claire et indiscutable », assurent plusieurs militants rencontrés sur place, promettant de « ne pas se laisser voler »
le choix du peuple. L’effervescence populaire s’accompagne d’une vigilance extrême, dans une ville où la tension monte d’heure en heure.
La base du Fsnc reste mobilisée, prête à célébrer officiellement la victoire dès le signal de son leader. En attendant, la situation demeure fragile, entre ferveur, fierté régionale et crainte d’éventuelles confrontations.
Garoua, bastion politique d’Issa Tchiroma Bakary, joue un rôle central dans la dynamique électorale du Nord Cameroun. Depuis la fin du scrutin, le Nord est l’un des épicentres de la mobilisation populaire en faveur du candidat du Fsnc.
Alors que le gouvernement et le Rdpc contestent sa proclamation de victoire, la région reste sous surveillance, symbole de la fracture politique qui traverse le pays depuis le 12 octobre.
