Par Joël Onana
La tension est montée d’un cran à Douala, après la destruction d’une cinquantaine de commerces dans le quartier populaire de New Bell. Selon plusieurs témoins, l’opération a été menée dans la nuit par la maire de Douala II, Fampou Dénise, accompagnée du sous-préfet de l’arrondissement. Les autorités locales auraient justifié cette action en accusant des commerçants nordistes d’être à l’origine des récentes émeutes ayant secoué la zone depuis l’annonce de la réélection contestée de Paul Biya.
Sur place, les dégâts sont considérables : étals renversés, marchandises brûlées et locaux éventrés. Plusieurs victimes dénoncent une opération ciblée, empreinte de discriminations ethniques. Aucun dispositif d’indemnisation ni de médiation n’a été annoncé pour le moment, tandis que les habitants redoutent une escalade de la violence communautaire dans un contexte politique déjà explosif.
Le quartier New Bell, cœur populaire de Douala, est régulièrement le théâtre de tensions sociales et politiques. Depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants se multiplient. Les autorités locales, souvent accusées de partialité, peinent à rétablir le calme alors que la méfiance grandit entre communautés dans la métropole économique du pays.
