Par Sandra Embollo
Le consultant retenu devra étudier la mobilité urbaine à Yaoundé et proposer des itinéraires pour un système de Bus Rapid Transit (Brt) durable ainsi qu’un service de transport ferroviaire suburbain, autrement dit un train de banlieue.
Selon le ministre, les études sont financées par un don du SwedFund International AB, un fonds d’investissement suédois dédié au développement durable, détenu par l’État suédois et géré par la Banque suédoise de développement. Si le montant du don n’a pas été révélé par le ministre, SwedFund International indique qu’un accord signé en mai 2024 avec le gouvernement camerounais prévoit une enveloppe de 10 millions de couronnes suédoises, soit environ 603 millions FCFA. Concrètement, le projet devra évaluer
« l’efficacité à la fois du Brt et du réseau ferroviaire suburbain, ce qui nécessitera un réseau de bus conventionnels solide, car les gares de Brt ou de train devront être conçues de manière à faciliter l’intégration des différents modes de transport pour les passagers ».
explique le ministre.
Les banlieues visées par ce futur réseau ferroviaire sont notamment Ngoumou (à la sortie ouest de Yaoundé) et Obala (au nord de la capitale).
« C’est dans ces localités que les populations s’installent de plus en plus, car l’accès à la propriété foncière y reste abordable. Cependant, ces résidents aisés vers le centre-ville chaque matin pour travailler, et en se répartissant chaque soir, ce qui crée des congestions aux entrées de la capitale. D’où la nécessité de mettre en place un réseau ferroviaire capable de fluidifier ces déplacements ».
soutient le ministre.
En plus de proposer les itinéraires du Brt et du train de banlieue, l’étude devra déboucher sur « un rapport détaillé sur les itinéraires proposés, la demande potentielle, les horaires, les besoins en infrastructures, l’emplacement et la conception des gares, les spécifications tarifaires, les systèmes d’information et la stratégie de mise en œuvre », indique Mme Ketcha Courtès.
La ministre rappelle par ailleurs que des projets d’amélioration de la mobilité urbaine ont déjà été envisagés par le passé. Depuis la dissolution, au milieu des années 1990, de la Société nationale des transports urbains du Cameroun (Sotuc), « toutes les tentatives d’amélioration des conditions de transport à Yaoundé ont surtout conduit à une innovation dans les véhicules personnels, notamment le développement des motos-taxis. Ces évolutions ont également renforcé le rôle du secteur informel dans l’industrie des transports, avec pour conséquence des embouteillages chroniques qui concernent grandement la performance globale du système ».
Résultat, « les usagers des transports publics de Yaoundé perdent plusieurs heures dans les embouteillages, à attendre un véhicule ou à emprunter des motos, souvent dans des conditions de voyage inconfortables, et s’exposent à de nombreuses externalités négatives : accidents de la route, pollution atmosphérique, nuisances sonores ».
déplore la ministre.