Par Sandra Embollo
Il convient de relever que l’actuelle équipe a été constituée le 04 janvier 2019 après l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 et n’a jamais connu la moindre modification ; ce qui est quasi inédit sous le règne de l’actuel Chef de l’Etat qui avant 2018, avait déjà formé une trentaine de Gouvernements en presque autant d’années au pouvoir.
C’est sans doute pourquoi de nombreux observateurs y compris des membres du sérail, formulent assez régulièrement depuis au moins quatre ans des hypothèses de remaniement ministériel.
Plusieurs arguments peuvent ou pouvaient faire envisager à plusieurs reprises les retouches du Gouvernement depuis 2019.
Il y a tout d’abord, le cycle électoral de l’année 2020 au cours de laquelle trois élections ont été organisées : les législatives, les municipales et les régionales. D’un point de vue politique, la formation d’un Gouvernement prenant en considération les résultats de ces élections auraient pu intervenir.
Mais le fait que tous ces scrutins aient largement été remportés par le parti au pouvoir, n’a pas obligé le Président de la République à revoir la copie de son Gouvernement.
Ensuite, il y a eu des décès de quatre membres du Gouvernement en fonction : Adoum Gargoum, le Ministre Délégué au Ministère des Relations Extérieures chargé de la Coopération avec le monde islamique mort le 08 mars 2021,Alim Hayatou, Secrétaire d’Etat au Ministère de la Santé publique le 05 avril de la même année, Clémentine Antoinette Ananga Messina née Beyene, Ministre délégué auprès du Ministre de l’Agriculture et du Développement rural, décédé le 05 août 2022,et plus récemment, Gabriel Dodo Ndoke, qui est passé de vie à trépas le 21 janvier 2023,alors qu’il était le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique.
Jusqu’à ce jour aucune de ces personnalités n’a été formellement remplacée au sein de l’appareil gouvernemental.
Enfin, on peut également évoquer des crises multiformes auxquelles le pays est confronté et peine à s’en sortir ainsi que de nombreux scandales dans lesquels sont empêtrés plusieurs membres de l’actuel Gouvernement.
En dépit de tous ces éléments, le Chef de l’Etat conserve encore et peut-être malgré lui, les mêmes Ministres dans les mêmes fonctions.
Après toutes les occasions qu’il a laissé passer, il est difficile d’entrevoir ce qui pourrait provoquer dans l’immédiat un réaménagement du Gouvernement aujourd’hui.
Cependant, rien ne l’empêche légalement de procéder à une redistribution des cartes à tout moment, surtout que nous sommes à deux ans des prochaines échéances électorales cruciales pour l’avenir du Cameroun.
Il a presque toujours dans cette optique, été le seul à savoir le jour , voire l’heure exacte de la publication d’un nouveau Gouvernement ;raison pour laquelle il est difficile de s’avancer sans un gros risque de se tromper sur des pronostics ,autant sur la date de la formation , que sur l’identité des personnalités appelées à servir dans un Gouvernement au Cameroun à l’ère de Paul Biya.