Par Ilyass Chirac Poumie
Le climat déjà tendu qui entoure le processus postélectoral au Cameroun vient de connaître un nouvel épisode. Le représentant du Fsnc, parti de l’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, a brusquement quitté la salle où se tiennent les travaux de la commission nationale de recensement des votes. Selon plusieurs témoins présents sur place, le délégué du parti aurait dénoncé des « irrégularités flagrantes » dans la compilation des procès-verbaux, avant de se retirer pour « ne pas cautionner une mascarade ».
Ce geste, rare dans une instance aussi sensible, envoie un signal fort de défiance vis-à-vis du dispositif électoral. Il traduit également la crispation croissante entre les représentants des différents partis, alors que les résultats définitifs sont attendus dans un climat de suspicion et de méfiance généralisée.
Et contrairement à ce que disent certaines langues, le représentant du Fsnc n’est pas toujours revenu dans la salle.
Le Fsnc est un parti politique longtemps allié au régime du Rdpc, avant de se repositionner dans l’opposition à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Son leader, Issa Tchiroma Bakary, ancien porte-parole du gouvernement, est aujourd’hui au centre du débat politique après avoir revendiqué la victoire lors du scrutin du 12 octobre.
Depuis la fermeture des bureaux de vote, de nombreuses voix issues de la société civile et de l’opposition dénoncent des tentatives de manipulation des résultats. Le départ du représentant du Fsnc de la commission nationale de recensement des votes apparaît ainsi comme un nouvel acte de rupture dans un processus électoral déjà marqué par la contestation et les appels à la vigilance citoyenne.
