Par Julie Peh
Pour beaucoup, ce verdict ne surprend pas. Mais il réveille le souvenir douloureux du premier grand hold-up électoral de notre histoire moderne : celui d’octobre 1992. Un moment où l’espoir d’alternance, incarné par John Fru Ndi, fut étouffé sous les lourdeurs d’un système verrouillé. Aujourd’hui, les visages ont changé, mais les mécanismes demeurent :
recours jugés irrecevables,
soupçons de manipulation,
et une impression persistante que le choix populaire ne pèse toujours pas assez face à la logique du pouvoir.
Le Cameroun donne une fois de plus l’image d’un pays figé dans le temps, où la volonté citoyenne peine à se traduire en alternance réelle.
Pourtant, malgré la lassitude et la désillusion, l’espoir demeure. L’espoir d’une génération décidée à sortir du cycle de la résignation et à reconstruire, pas à pas, une culture démocratique authentique. Parce qu’au-delà des chiffres et des proclamations officielles, la vraie victoire appartient toujours à ceux qui refusent d’abandonner leur droit à l’avenir.
