Par Sandra Embollo
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, David Leblanc, avocat spécialisé en droit de l’immigration, reçoit, chaque semaine, une centaine d’appels d’Américains contre un ou deux avant l’élection du président américain. La moitié des appels provient de personnes issues de la communauté Lgbtq+, pour la plupart paniquées par la salve de décrets prises par la nouvelle administration pour restreindre les droits des minorités.
« Il y a deux jours, j’ai eu une femme au téléphone qui m’a expliqué qu’elle avait préparé un kit d’urgence, raconte David Leblanc. Dedans, elle a mis des lettres de recommandation de ses employeurs, ses relevés de banque et des albums photos. Il est dans son garage. Le jour où la peur sera trop forte pour elle, elle n’aura plus qu’à le mettre dans sa voiture et à conduire jusqu’au Canada. Ça m’a surpris et je n’avais jamais entendu des Américains parler comme ça. »
La crainte d’arrestation d’étudiants et de tentatives de censure
L’autre partie des demandes que reçoit David Leblanc émane d’infirmiers, de médecins, ou d’universitaires. Marci Shore est professeure d’histoire à Yale, à la rentrée prochaine, elle enseignera à la Munk School de Toronto : « Les arrestations d’étudiants, c’est ce qui m’effraie le plus, précise Marci Shore. Ça, et les tentatives de censure. Je ne voulais pas que mes enfants assistent à la montée du fascisme aux États-Unis. J’ai peur que tout cela finisse en guerre civile. »
Au Canada, plusieurs universités s’efforcent d’attirer les chercheurs américains. L’université de Montréal compte ainsi dépenser 16 millions d’euros pour en recruter.