Par Sandra Embollo
L’Associated Press a rapporté samedi qu’Israël avait lancé des frappes aériennes le long de la frontière libanaise, tandis que le Hezbollah menait lui-même plusieurs frappes contre des sites militaires israéliens. L’un de ces sites israéliens, connu au Liban sous le nom de Jal al-Allam, a été touché par deux gros missiles Burkan, selon l’AP.
Traduits par « volcan » en arabe, les missiles Burkan ont une portée opérationnelle de 500 à 2 000 mètres et sont équipés d’ogives importantes pouvant peser des centaines de kilogrammes. Cette escalade des tensions survient au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas à Gaza, à la suite d’une attaque historiquement violente menée le 7 octobre qui a tué 1 400 Israéliens. L’AP a rapporté que, lors des contre-attaques israéliennes qui ont suivi, plus de 9 000 Palestiniens de la région de Gaza ont également été tués. Le Hamas et le Hezbollah, notamment, sont considérés comme des alliés et sont tous deux désignés comme organisations terroristes par les États-Unis.
La veille des frappes de Burkan, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé que le groupe était engagé dans un conflit d’une ampleur sans précédent avec Israël le long de sa frontière avec le Liban, et qu’il était prêt à intensifier davantage le conflit « à tout moment ». Des vidéos prétendant montrer l’une des frappes de missiles de samedi ont commencé à circuler dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux. Un clip notable publié sur X, anciennement Twitter , montrant une frappe entraînant une explosion massive et un panache de fumée qui l’accompagnait, a été contestée, les premiers rapports affirmant qu’il s’agissait d’une frappe du Hezbollah, tandis que d’autres affirmaient qu’il s’agissait d’une frappe israélienne. Newsweek n’a pu vérifier de manière indépendante aucune de ces affirmations. Interrogé par Newsweek, le bureau de presse des Forces de défense israéliennes (FDI) a simplement répondu qu’il étudiait la situation. Newsweek a également contacté l’unité des relations avec les médias du Hezbollah par courrier électronique pour obtenir ses commentaires.
Vendredi, Nasrallah a fait sa première apparition télévisée depuis la reprise du conflit entre Israël et le Hamas, prononçant un discours dans lequel il a mis en garde les États-Unis contre leurs efforts visant à prévenir un conflit plus large dans la région. “Aux Américains, je vous le dis, souvenez-vous de vos défaites au Liban, en Irak, en Afghanistan, et souvenez-vous de la façon humiliante dont vous vous êtes retirés d’Afghanistan”, a-t-il déclaré. “Aujourd’hui, Américains, je vous le dis, ceux qui vous ont vaincus au Liban au début des années 80 sont encore en vie et avec eux nous avons aujourd’hui leurs enfants et leurs petits-enfants.”
Le discours a été considéré comme un échec par beaucoup dans la région, qui espéraient que le Hezbollah fasse davantage contre Israël, Nasrallah réitérant le soutien de son groupe aux Palestiniens et au Hamas et appelant à un cessez-le-feu à Gaza. “La profondeur de la déception de ceux qui veulent que le Hezbollah fasse davantage contre Israël est le reflet de l’impatience qui a précédé le discours de Nasrallah. Pour eux, le discours de Nasrallah n’a pas tenu ses promesses”, a déclaré Firas Maksad, chercheur principal et directeur de la sensibilisation. au Middle East Institute, a déclaré précédemment à Newsweek.
