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Rdc > Élections: Le vote se poursuit dans les bureaux perturbés, dans les autres le dépouillement a commencé

Les élections se poursuivent ce jeudi en République démocratique du Congo suite à de nombreux dysfonctionnements qui ont émaillé la journée de mercredi. Du côté de l'opposition, certains candidats à la présidentielle appellent déjà à réorganiser le scrutin.

Par panorama papers
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Par Sandra Embollo

À Kinshasa, les principales artères de la ville reprennent vie, en contraste avec la journée précédente marquée par des opérations électorales épuisantes, tant les agents de la Céni et les observateurs, témoins, et même certains électeurs ont prolongé leur présence dans les bureaux de vote jusqu’à tard dans la nuit. Ce matin, l’activité continue avec certains bureaux de vote encore bondés, notamment dans le quartier Manenga de la commune de Ngaliema. Les opérations de vote ont été achevées tôt ce matin dans la plupart des sites de vote et le dépouillement est actuellement en cours dans des locaux qui sont souvent exigus, des témoins vigilants veillent attentivement au déroulement du processus.

Au centre de vote établi à l’école Liloba, par exemple, certains témoins se hissent même sur des scénettes pour ne rien manquer. Dans d’autres bureaux de vote, les résultats sont déjà prêts à être affichés. Par ailleurs, de nombreux centres de vote, qui n’avaient pas pu ouvrir hier, ont déjà entamé leurs opérations. Selon la Céni, il s’agit d’une minorité, la majorité ayant pu voter hier.

Des bureaux de votes clôturés tard

Plusieurs centres ont clôturé les opérations de vote tard, d’autres ont déjà entamé le dépouillement des résultats devant les électeurs, les témoins et les observateurs qui ont eu le courage et la force de rester dans les bureaux de vote jusqu’au bout de la nuit. Selon la Commission électorale, les centres qui sont déjà à cette étape représentent environ 70 % du total.

Dans certains centres électoraux qui n’ont pas ouvrir, en particulier dans des provinces comme Sankuru ou l’Équateur, les agents électoraux subissent la pression de leur hiérarchie pour commencer très tôt les opérations de vote ce jeudi et éviter d’étendre les opérations jusqu’à vendredi. L’objectif est de passer assez rapidement à l’étape suivante qui est la publication des résultats. La Céni reste confiante et affirme que tout va s’accélérer, permettant la publication de premiers résultats provisoires compilés dès demain vendredi.

Hier, la journée de vote de mercredi a été marquée par une véritable pagaille logistique. Selon la coalition d’organisations de la société civile Regard citoyen, près d’un tiers des bureaux n’étaient pas accessibles aux électeurs à l’heure officielle d’ouverture. « Cela a eu des incidences, notamment sur les mouvements d’humeur des électeurs. On a noté certaines violences. Et il y a aussi le problème d’électeurs qui n’étaient pas sur les listes, ce qui a créé d’autres foyers de tension. Il y a même d’autres coins ou les électeurs se sont énervés et ont cassé les matériels de vote ». Plusieurs candidats, dont Martin Fayulu et Denis Mukwege, « exigent la réorganisation de ces élections » qu’ils considèrent comme « ratées ».

Le président de la Céni, Denis Kadima, reconnait ces dysfonctionnements, mais estime tout de même qu’au moins 70 % des votants ont pu accomplir leur devoir civique, notamment car les bureaux ouverts en retard ont été autorisés à recevoir les électeurs bien après leur fermeture officielle à 17 h.

La Céni n’était pas prête

Illustration à l’institut des Beaux-arts où les grilles sont restées fermées jusqu’à 10 h 30 face à une foule irritée. Il a ensuite fallu encore attendre 1 h 30 avant que le vote commence. Selon un membre de la Céni, tout était prêt mais les machines à voter ne sont arrivées que vers 9 h.

Un peu plus loin, à l’institut universitaire du Rev Kim, le vote a commencé avec 3 heures de retard. Plusieurs observateurs se sont toutefois plaints de ne pas pouvoir accéder au bureau de vote. « Il n’y a pas moyen d’entrer dans la salle car selon eux il n’y a pas assez de place pour les observateurs à l’intérieur. Quelle élection peut se passer comme ça ? Normalement, ça ne pouvait pas se dérouler aujourd’hui. La Céni n’était pas prête », estime l’un d’eux.

Un bureau de vote saccagé à Bunia, RDC, le 20 décembre 2023. AFP – JORKIM JOTHAM PITUWA

À Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, les électeurs ont voté jusque tard dans la nuit afin de rattraper les heures perdues. Visage détendu, sourire aux lèvres, Nickson Byamungu sort de l’isoloir. Il est resté devant le bureau de vote jusque tard dans la nuit afin de voter. Une première pour lui : « C’est un plaisir de choisir moi-même les dirigeants du pays. Bien que les bureaux de vote aient ouvert avec retard et que les machines soient tombées en panne pendant la journée. Avec la masse de gens qui étaient là, j’ai dû attendre jusqu’à la fin pour accomplir mon devoir ».

De son côté, Lucien Bachoke contemple l’encre indélébile posée sur son petit doigt de la main gauche. « Je dirais que ces cinq futures années, c’est en quelque sorte un piège. C’est une responsabilité que nous confions à celui qui va nous diriger pour lui témoigner à quel point nous attendons un changement, une vie meilleure », philosophe-t-il.

Dépouillement en cours

Alain Shindano est le président de la société civile urbaine de Bukavu. Malgré la fatigue de la journée, il ne s’accorde pas de répit jusqu’aux résultats. « Je ne m’attendais pas à ce que cette journée puisse être ce que je vois », s’étonne-t-il. Certains prédisaient qu’il n’y aurait pas d’élections, « mais elles sont là ! Je me sens enthousiasmé et je suis là jusqu’au petit matin, jusqu’au dépouillement et le résultat final ».

Dans les bureaux dans lesquels le vote a eu lieu, le dépouillement a effectivement déjà commencé, non sans mal. À Lubumbashi, il a débuté tard dans la soirée. Plusieurs témoins des candidats ainsi que ceux des partis politiques étaient présents mais dans certains bureaux de vote, il n’y avait aucun observateur lors de cette opération.

Malgré la fatigue, Kemy Manjata, âgé d’une vingtaine d’années n’est pas prêt à retourner à la maison. « Pourquoi rentrer ? Il faut la transparence et la clarté des résultats. À cette heure, les jeunes de mon âge sont au lit, mais moi je suis là pour le bien de mon pays », raconte-t-elle, consciente que l’opération durera longtemps.

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