Par Julie Peh
Il lui est reproché son rôle dans les massacres de 1994 au Rwanda. Plus d’une centaine de personnes physiques et huit associations se sont constituées partie civile. “Vous parliez de 70 témoins qui vont défiler à la barre, je pense qu’à la sortie de tous ces témoignages et de tous ces témoins, je pense qu’il y a une vérité judiciaire qui va sortir et que justice va être faite.”, a déclaré Dafroza Gauthier, cofondatrice du CPCR (Collectif des parties civiles pour le Rwanda). Mais se pose un problème de mémoire trois décennies après les faits. La partie civile dénonce la léthargie supposée de la justice française sur ce dossier. Alors que, “Plus le temps passe, plus les témoins disparaissent, plus les mémoires s’effritent, donc ça va devenir de plus en plus compliqué. Et puis la justice française a pris un tel retard que ce retard ne se rattrapera jamais. C’est ça le drame pour les rescapés et leurs familles.”, a expliqué Alain Gauthier, cofondateur du CPCR (Collectif des parties civiles pour le Rwanda).
Le gynécologue, considéré comme un notable de la région de Butare est accusé d’avoir participé à un comité de crise ayant mis en place des barrières et des rondes au cours desquelles des personnes ont été interpellées avant d’être tuées. Ses avocats ont déploré le fait que certaines parties civiles témoigneraient au procès sans avoir été entendues préalablement lors de l’instruction. “L’information a été ouverte au tribunal de Bordeaux le 9 novembre 1995, c’est-à-dire il y a 28 ans et cinq jours. Et que en 28 ans et cinq jours, jamais aucun indice matériel, aucun écrit, aucun élément susceptible d’être incontestable n’a jamais été versé au débat de l’instruction, jamais.”, a affirmé Jean-Yves Dupeux, avocat de Sosthène Munyemana.
C’est le plus ancien dossier instruit en France, au nom de la compétence universelle de la justice française, sur des faits liés au génocide rwandais qui a fait plus de 800 000 morts entre avril et juillet 1994, selon l’ONU.
Avec Africanews