Par Mon’Esse
De hauts responsables de l’Union de banques arabes et françaises (Ubaf), d’ING Bank (Pays-Bas) et de la Mauritius Commercial Bank (Mcb) viennent d’achever une visite de travail au Cameroun, au cours de laquelle ils ont manifesté leur intérêt en vue d’accompagner la réhabilitation de Société nationale de raffinage (Sonara), victime d’un incendie le 31 mai 2019, ayant endommagé totalement 4 unités principales de production sur les 13, détruit un bac de stockage de pétrole brut et partiellement soufflé quelques installations.
Si aucune déclaration n’est venue clore ce séjour d’investisseurs étrangers, l’’on sait néanmoins que la remise en service de cette unité, la seule du pays, évaluée par le gouvernement à quelque 250 milliards de francs, n’a jamais été mise sur les rails en dépit de diverses annonces sur le sujet.
Cette inertie a, le 5 juin 2025, conduit le Premier ministre Joseph Dion Ngute à charger le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, d’«accélérer les procédures, afin de relancer les activités de production de l’entreprise», qui en 2020 croulait sous une dette estimée à 1000 milliards de francs.
Le 19 mars, la direction générale de la Sonara évoquait «une étape décisive dans la mise en place progressive» de cette réhabilitation, à travers la réunion le même jour de lancement du projet de réalisation de l’étude de faisabilité détaillée (avant-projet sommaire-APS).
Prévue pour durer 42 semaines, cette phase constitue une étape clé dans le processus de reconstruction, en ce sens qu’elle «permettra d’explorer diverses configurations pour la nouvelle raffinerie, tout en fournissant des éléments techniques et financiers cruciaux».
Dans un résumé paru le 25 février, relative aux 7èmes revues de l’Accord élargi au titre du mécanisme élargi de crédit (Medc) et à l’Accord au titre de la facilité élargie de crédit (Fec), le Fonds monétaire international (Fmi) notait que l’étude sur la restructuration de la Sonara «n’a pas été terminée en raison d’un retard dans la conclusion d’un contrat avec un consultant à la suite d’un changement du directeur général de la société et des incertitudes relatives aux sources de financement de l’étude».
L’institution financière annonçait que les autorités soumettraient un rapport d’étape de l’étude comprenant 4 scénarios de restructuration, des estimations des dépenses de fonctionnement et d’investissement, une étude financière de la capacité maximale et une étude des marchés de produits pétroliers en Afrique subsaharienne, les autorités étant déterminées à terminer l’étude de restructuration de la Sonara «et à y donner suite d’ici fin 2025».
En 2023, le gouvernement indiquait pourtant que les cabinets d’ingénierie Chemex Global (États-Unis) et Performance Plus Innovation (France) avaient été retenus en vue de conduire les études dénommées Front-End Engineering Design (FEED) et fournir une assistance technique, mais lesdites prestations n’e furent jamais achevées et une nouvelle procédure d’urgence fut lancée le 1er août de l’année suivante, visant à recruter cette fois au moins trois cabinets internationaux susceptibles de reprendre le processus depuis le début.