Par Eric Boniface Tchouakeu
Les autorités gabonaises indiquent que cette opération se soldera par le rapatriement des étrangers qui seront interpellés pour défaut de carte de séjour. Le Gabon appelle ensuite à la collaboration des missions diplomatiques présentes dans le pays, afin de faciliter les démarches qui seront initiées par les services d’immigration, visant à reconduire vers leurs pays d’origine, les personnes en situation irrégulière.
Cette décision intervient à quelques mois de la tenue des élections présidentielle, législatives et locales fixées le 26 août 2023.Les résultats serrés de la dernière élection présidentielle organisée dans le pays il y a sept (07) ans et officiellement remportée par Ali Bongo Ondimba, ont été très contestés par son principal adversaire Jean Ping.
Et l’opération de traque des étrangers en situation irrégulière qui n’est pas la première du genre, a souvent permis à ceux qui doivent régulariser leur situation de le faire, et aux autorités d’expulser les sans-papiers.
On imagine que des Camerounais vivant au Gabon seront comme de coutume largement concernés, au regard de l’importance de leur nombre, par les vastes contrôles à venir menés par les forces de défense et de sécurité du Gabon.
Dans leur communiqué, les autorités gabonaises ne font aucune distinction entre les ressortissants des Etats membres de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), à laquelle appartient leur pays, et les autres étrangers extracommunautaires.
Et pourtant, le principe de libre circulation des personnes et des biens dans cet espace communautaire est maintes fois répété à longueur des sommets des Chefs d’Etat des pays membres de l’organisation.
Il faudrait que le Tchad, le Congo, la République Centrafricaine et le Cameroun commencent à envisager des sanctions contre le Gabon et la Guinée Equatoriale, deux autres Etats membres qui violent perpétuellement le principe de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cemac.
En attendant, il faudrait déjà pour les autorités camerounaises, prendre des dispositions utiles pour assurer le rapatriement sans heurts du Gabon des personnes qui devront l’être volontairement ou sous la contrainte, ainsi que leurs biens.
Il faut surtout s’assurer qu’ils ne soient pas victimes d’humiliations et autres traitements inhumains, cruels et dégradant, le moment venu de la part des éléments des forces de défense et de sécurité du Gabon.
A l’intérieur du Cameroun, les pouvoirs publics doivent sensibiliser tous les candidats au départ à opérer le choix de l’immigration régulière plutôt que celle irrégulière qui est généralement périlleuse.