Par Julie Peh
La résolution, adoptée par 13 voix pour et 2 abstentions, généralise d’autre part l’embargo sur les armes légères à destination d’Haïti, qui s’appliquait jusqu’alors uniquement aux chefs de gangs visés par le régime de sanctions mis en place en octobre 2022, et qui ne concerne à ce stade qu’un individu.
Après un an d’atermoiement, le Conseil de sécurité de l’Onu donné son feu vert, lundi 2 octobre, à l’envoi en Haïti d’une mission multinationale menée par le Kenya pour aider la police dépassée par les gangs, élargissant également l’embargo sur les armes. Viols utilisés comme arme de terreur, snipers sur les toits, personnes brûlées vives, enlèvements contre rançons… Alors que la violence des gangs qui contrôlent la majorité de la capitale Port-au-Prince ne cesse de s’aggraver, le Premier ministre haïtien Ariel Henry et le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres réclament depuis un an presque jour pour jour l’envoi d’une mission de soutien à la police.
Mais, au sein d’une communauté internationale échaudée par les expériences passées dans le pays et les risques de se retrouver piégé dans un bourbier meurtrier, il a été difficile de trouver un volontaire pour en prendre la tête. Jusqu’à fin juillet dernier, lorsque le Kenya a finalement annoncé être prêt à mener cette force non onusienne et à déployer 1 000 hommes dans le pays pauvre des Caraïbes. Selon la résolution adoptée lundi par 13 voix pour et 2 abstentions (Chine et Russie) après de difficiles négociations, cette “mission multinationale de soutien à la sécurité”, non onusienne, est créée pour “une période initiale de douze mois”, avec une réévaluation au bout de neuf.
Elle vise à “apporter un soutien opérationnel à la police haïtienne” dans sa lutte contre les gangs et pour la sécurisation des écoles, ports, hôpitaux et aéroport. Avec l’objectif d’améliorer suffisamment la sécurité pour organiser des élections, alors qu’aucun scrutin n’a eu lieu depuis 2016.