Succès Masra est finalement rentré ce 3 novembre au Tchad, pays qu’il avait quitté au lendemain des manifestations sanglantes du 20 octobre 2022. En exil depuis, l’opposant avait planifié un retour à N’Djamena mi-octobre avant de renoncer, faute de garanties de sécurité suffisantes de la part des autorités tchadiennes de la transition. Quelques jours avant la date choisie, un mandat d’arrêt émis contre lui par la justice de son pays avait en effet été opportunément rendu public.
Le retour de Succès Masra s’est déroulé à l’aéroport de Ndjamena, où il a été accueilli par les ministres de la Réconciliation nationale et de la Communication. Il est apparu fidèle à son style habituel, vêtu d’un costume bleu et d’une cravate rouge, et portant des lunettes de soleil. Cependant, l’arrivée s’est faite en toute discrétion, loin du bain de foule.
Le retour de Succès Masra a été rendu possible grâce à un accord négocié avec le gouvernement, sous la médiation du président de la Rdc, Félix Tshisekedi. Cet accord a été signé à Kinshasa le 31 octobre 2023, marquant un tournant dans la situation politique du Tchad.
Le retour de Succès Masra s’accompagne d’engagements importants pour l’avenir du Tchad. Il a accepté de soutenir la transition vers l’ordre constitutionnel, y compris le calendrier électoral prévoyant un référendum en décembre et des élections en 2024. Le gouvernement s’engage, de son côté, à garantir la sécurité de Masra et la libre pratique de ses activités politiques.
L’accord a suscité des réactions diverses. Certains, comme le ministre de la Réconciliation, saluent le retour de Masra comme un pas vers la réconciliation nationale. Cependant, la coalition Wakit Tama et d’autres mouvements de la société civile expriment des préoccupations concernant les violations des droits humains et considèrent que l’accord ne fait pas assez pour rendre justice aux victimes de la répression.
Le parti de Succès Masra, Les Transformateurs, s’est engagé à continuer le dialogue, à respecter les lois et libertés fondamentales, à œuvrer pour l’unité nationale et à maintenir un climat apaisé. Ils reconnaissent également la Charte révisée de la transition et le calendrier de retour à l’ordre constitutionnel comme des éléments essentiels.