Par Serge Aimé BIKOI
Par dette académique, le Synes(Syndicat national des enseignants du supérieur) entend les jurys de Master et de Thèse qui n’ont pas été payés aux enseignants ayant encadré les Doctorants et les Masterisants. Sont aussi intégrées à la dette académique les heures complémentaires dues aux enseignants et les vacations à ceux qui sont vacataires dans les universités d’État. Cette dette académique aurait dû être payée en 2024. Les promesses ont été faites depuis ces dernières années autant au ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup) qu’au ministère des Finances (Minfi), mais elles sont restées sans sans suite favorable, indique Jeannette Wogaing Fotso:”À date, aucun enseignant n’a reçu un seul copec sachant que les gens ont travaillé de 2000 à 2021 à crédit. On ne comprend pas pourquoi ils ne peuvent pas être payés. Entre-temps, la plupart de ces enseignants a été admis à faire valoir ses droits à la retraite. Certains sont quatre-vingtenaires, il y en a qui sont malheureusement décédés”.
La Secrétaire générale du Synes rappelle que les leaders syndicaux du Collectif des organisations des enseignants du Cameroun ou du Syndicat national des enseignants du supérieur sont simplement dans la revendication et non dans l’insurrection. “Certains revendiquent leurs droits et que leurs droits soient payés afin que nous ne courions pas vers une année blanche. C’est aussi l’occasion d’interpeller le futur chef de l’État du Cameroun pour qu’il sache que l’année 2025-2026 au Cameroun ne sera pas du tout une année tranquille si les enseignants ne sont pas rentrés dans leurs droits. Notre dignité doit être rétablie de la maternelle au primaire jusqu’à l’université. Que l’on enseigne en zone rurale, en zone semi-rurale, il faut qu’on arrête de donner 10.000 Fcfa à un enseignant”, explique la Sg du Synes.
Les enseignants du supérieur, du secondaire et du primaire sont décidés à aller jusqu’au bout pour obtenir gain de cause, l’enjeu étant, au finish, le respect de leurs droits. Par la même occasion, les enseignants ont été appelés à boycotter la journée internationale de l’enseignant célébrée tous les 5 octobre. Qu’il s’agisse d’une journée commémorative, où ils se retrouvent pour discuter de leurs problèmes, élaborer de nouvelles stratégies, mais porter le pagne pour les parades liées à la folklorisation de cette journée a été interdit aux seigneurs de la craie. J..Wogaing Fotso indique la conduite à tenir en pareille circonstance: “Ce sera même une occasion de commémorer ceux de nos collègues qui ont été assassinés par les apprenants et celles de nos collègues qui sont également victimes de féminicides parce que ces problèmes sont liés et vous avez constaté que le thème de cette année demande qu’on repense l’enseignant comme dans le cadre de la collaboration. Et dans cette collaboration-là, on a non seulement l’enseignant, mais le parent, qui est le parent de l’élève. On à l’Etat et les partenaires”, ajoute J. Wogaing Fotso.
Le Synes et le Corec appellent conjointement leurs pairs à aller au-delà de l’indignation, en s’engageant, en dénonçant et en évitant d’être complices de ce qui se passe. Le combat des syndicalistes du monde de l’éducation est celui de la revalorisation de la situation de l’enseignant de la maternelle au primaire afin de voir ce qu’il y a lieu de faire à l’université. “Si une fondation est mal faite, conclut la Sg du Synes, quelque soit le type de plafond que l’on y mettra, ce n’est pas ce qui rendra la maison jolie”. Le Corec et le Synes mutualisent donc leurs énergies pour la refondation du système éducatif et pour la revalorisation des salaires des enseignants.
