Par Sandra Embollo
L’armée américaine est en train de renforcer sa présence militaire au Moyen-Orient en y déployant de nouveaux avions de chasse et en prolongeant le stationnement d’autres appareils, ont indiqué trois responsables américains, alors que la guerre ouverte entre Israël et l’Iran ne cesse de s’intensifier.
Selon l’un de ces responsables, les avions concernés incluent des chasseurs F-16, F-22 et F-35. Ces déploiements auraient un objectif « strictement défensif », notamment pour intercepter des drones et des projectiles, indiquent deux autres sources. Le Pentagone n’a pas immédiatement réagi à une demande de commentaire.
Quatre bombardiers stationnés dans une base de l’océan Indien
Lundi, des informations concernant le transfert d’un nombre important d’avions ravitailleurs vers l’Europe ainsi que le déploiement d’un porte-avions américain vers le Moyen-Orient avaient déjà circulé. Ces manœuvres avaient pour but d’offrir davantage d’options à Donald Trump dans un contexte de fortes tensions régionales, a assuré l’une des sources précitées.
Un porte-avions américain, l’USS Nimitz, a quitté la mer de Chine méridionale en direction de l’Ouest, rejoignant ainsi deux autres navires similaires naviguant dans les eaux régionales. Quelque 28 avions ravitailleurs, permettant d’approvisionner en carburant des avions de chasse, ont quitté dans le même temps des bases américaines en direction de l’Europe.
De plus, quatre bombardiers lourds ont été repérés sur la base militaire américano-britannique de Diego Garcia, située dans l’océan Indien, selon des images satellitaires. Capables de transporter près de 32 tonnes d’armement, ces appareils à long rayon d’action seraient arrivés dans cette base vers la mi-mai, selon l’analyse d’images satellitaires de Planet Labs.
Agrandie après la révolution iranienne de 1979, la base de Diego Garcia a joué un rôle majeur pour les États-Unis dans les guerres menées en Irak (1990-1991, 2003-2011) et en Afghanistan en 2001.
De son côté, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a qualifié ces mouvements de défensifs, soulignant la volonté de Washington de protéger ses forces face à d’éventuelles représailles de l’Iran ou de ses alliés régionaux. Un quatrième responsable du département de la Défense a mentionné mardi l’éventualité d’un déploiement supplémentaire de navires de guerre américains capables d’intercepter des missiles balistiques en Méditerranée orientale.
Les États-Unis disposent déjà d’un important contingent militaire dans la région, avec près de 40 000 soldats, ainsi que des systèmes de défense aérienne, des avions de combat et des navires équipés pour détecter et neutraliser des missiles ennemis.
Israël a lancé vendredi sa plus vaste offensive aérienne contre l’Iran, affirmant que Téhéran était sur le point de se doter de l’arme nucléaire. L’Iran dément toute velléité militaire et affirme exercer son droit à l’usage pacifique de la technologie nucléaire, en tant que signataire du Traité de non-prolifération.
Les services de renseignement américains auraient pourtant estimé que Téhéran n’était pas en train de produire activement d’armes nucléaires, a rapporté mardi la chaîne américaine CNN, citant quatre sources proches du dossier. Selon ces évaluations, Téhéran serait à environ trois ans d’être en capacité de se doter de missiles à tête nucléaire, ont précisé les mêmes sources.