Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Mireille Boulou, Mariama Ibrahima ( deux dames) , Aboubakar Dewa, Christian Leke Achaleke, Aristophane Adjabe, Martial Mani Koumda, Leonel Ntouba Njombe, sont les impétrants nommés pour un mandat de tros ans renouvelable une fois.
“Je m’engage à remplir avec probité ma mission, sans faveur ni haine, et en toute indépendance, conformément à la Constitution, aux lois et règlements de la République”,
est la formule de serment prononcée solennellement par chacun devant la barre, la main droite levée sous l’oeil vigilant du premier président de la Cour Suprême du Cameroun, Daniel Mekobe Sone.
Au cours des réquisitions de Madame l’avocat général près le cour suprême, Régine Essence, elle a explicité pour mettre l’accent sur la gravité de l’engagement pris lors d’un serment, comme l’exprime l’écrivain britannique Ken Follet, que
“prêter serment, c’est mettre son âme en péril. Ne faites jamais un serment à moins d’être capables de mourir plutôt que de vous parjurer”.
Bien plus, elle leur a rappelé que le serment n’est pas une simple formalité.
“Comme cela apparait dans sa formule que vous allez prononcer, c’est un engagement que vous prenez solennellement devant le peuple camerounais de remplir fidèlement vos fonctions avec courage et honnêteté”,
a-t-elle martelé avant d’ajouter que le serment doit être respecté dans l’exercice de leurs fonctions, au risque d’être sanctionnés.
Par ailleurs, tous les sept ont une moyenne d’âge de 35 ans et sont issus de la société civile.. Certains parmi eux sont de jeunes opérateurs économiques avec un dénominateur commun d’être membres du conseil national de la Jeunesse.Il y a lieu de rappeler que le décret du 11 mars 2006 portant création , organisation et fonctionnement de la Conac, la Commission comprend: le comité de coordination et le secrétariat permanent. selon l’article 5 de ce décret, le comité est placé sous l’autorité du président de la Conac.
Le comité de coordination est chargé d’établir des rapports directs avec les membres du gouvernement et les dirigeants des administrations publiques et parapubliques; d’autoriser les missions des membres de la Commission; de la discipline, de l’efficience, et de l’efficacité des membres et des personnels de la Commission; d’élaborer un programme annuel d’activités de la commission conformément à ses missions, et de veiller à sa mise en œuvre.
La corruption en question aujourd’hui La corruption continue d’être une pieuvre au Cameroun. Ses manifestations sont multiples. On peut noter le racket, le monnayage des services dus à tous les niveaux des services publics; le manque de transparence dans l’attribution des marchés publics qui plombe la concurrence, le défaut ou la mauvaise exécution des marchés, la surfacturation dans l’exécution du budget, le détournement de fonds, le blanchiment d’argent (produit de la corruption) à travers des entreprises écrans.
Tel est le tableau peint par l’avocat général près la cour suprême. En 2024, a-t-elle rappelé, selon l’indice de perception de la corruption de Transparency international (Ipc) dont 0 signifie une corruption élevée et 100 une grande intégrité, le Cameroun a obtenu 26/100 et a été classé à la 140ème place sur les 180 pays évalués. Ce classement constitue une régression par rapport au classement de 2023 où son score était de 27/100.
Ceci témoigne de l’enracinement ou de la recrudescence du phénomène dans notre pays. En termes de perte financière, il ressort du rapport de la Conac qu’en 2024, le Cameroun a perdu 114 milliards de francs Cfa du fait de la corruption. A la suite de la prestation de serment à la cour suprême, le révérend Dr Dieudonné Massi Gams, le patron de la Conac, a procédé à décoration de son personnel méritant dans le hall du Palais des Congrès en présence des impétrants et du secrétaire général. Il y a eu les médailles de travail, les médailles de chevalier du Mérite camerounais et des médailles de chevalier du valeur camerounais. La Conac new-look a mis les pleins gaz. On prend rendez-vous pour voir jusqu’où elle sera allée.